Alors que le projet de réforme des retraites était présenté ce vendredi en conseil des ministres, une trentaine de nouveaux « cas types » ont été ajoutés au simulateur du Gouvernement. Parmi eux : six concernent les médecins (faites votre simulation ici).
Pour un médecin de secteur I percevant en moyenne 80 000 euros par an (soit 2 PASS, plafonds annuels de sécurité sociale), « l'impact de la réforme serait au mieux neutre », expliquent nos confrères du « Quotidien du médecin », qui ont analysé chacun des cas types. Une fois de plus, les médecins et le Gouvernement ne font pas les mêmes calculs. Ainsi, la Carmf, qui avait convié vendredi les syndicats de médecins libéraux à une réunion d'information, a « confirmé qu'en 2030, avec la réforme actuelle, les réserves seraient épuisées », relate le Dr Jean-Paul Hamon, président de la FMF. « Pour la Carmf, il y a des erreurs de l'ordre de 20 à 29 % dans le chiffrage du ministère », précise le Dr Hamon.
Pour rappel, selon les calculs de la Carmf, la baisse des pensions (de 26,7 % à 37,7 % en fonction du niveau de revenus) serait plus importante que celle des cotisations avec l'instauration du régime universel. Des calculs qui ne prennent toutefois pas en compte un éventuel régime complémentaire obligatoire géré par la Carmf, qui ne figure pour l'heure pas dans le projet de loi mais pour lequel le secrétaire d'État à la réforme des retraites a donné un « accord de principe ».
ASV : le SML demande une majoration de l’abondement de l’assurance maladie
Jeudi, à l'occasion d'un entretien avec le Dr Philippe Vermesch, président du SML, Laurent Pietraszewski a répété qu’il était d’accord sur le principe d’une cotisation supplémentaire des médecins, en dehors du régime universel, afin que ceux-ci conservent un niveau de pension similaire à ce qu’il est actuellement. Cette mesure ne devrait pas figurer dans le projet de loi, qui doit être soumis au vote du parlement avant l'été, mais devrait être introduite par ordonnance une fois le texte adopté. « Le Haut-commissariat à la réforme des retraites s'est engagé à travailler des ordonnances avec nous », affirme le Dr Vermesch.
En outre, le patron du SML a profité de cette entrevue pour demander au Gouvernement de prendre « une initiative forte en direction des médecins libéraux en demandant une majoration de l’abondement de l’assurance maladie sur l’ASV pour tous les médecins libéraux conventionnés sans exception, en secteur 1 et 2. » « Laurent Pietraszewski ne l’attendait pas à cela, confie le stomatologue. Mais il n’a pas dit non ! ».
Pour le Dr Vermesch, cela enverrait un « double signal positif aux médecins libéraux en donnant un coup de pouce à l’attractivité de la profession alors que la valeur des actes stagne et en témoignant d’un engagement fort dans le maintien de l’ASV au sein du régime universel ».
« Il semblerait également que notre position sur les retraités actifs, à savoir que tous les praticiens retraités encore en activité ne cotisent plus à perte en rendant leurs cotisations génératrices de droits dès maintenant, ait été entendue », estime par ailleurs le Dr Vermesch.
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