Cinq mois après avoir battu le pavé une première fois sous un soleil de plomb pour protester contre la réforme des retraites, les professions libérales avaient rendez-vous lundi place de la Bastille, à Paris, pour poursuivre le combat. Le jour même où débute l'examen de la vaste réforme en commission à l'Assemblée nationale, des milliers de libéraux ont défilé, sous la grisaille cette fois, jusqu’à la place de l’Opéra.
Si une fois de plus, la grande majorité des manifestants étaient des avocats (15 000 selon Christiane Féral-Schuhl, présidente du Conseil national des barreaux), quelques centaines de blouses blanches s'étaient mêlées aux robes noires. Parmi elles : les Drs Jean-Paul Hamon et Jérôme Marty, présidents respectifs de la FMF et de l’UFML-S, membres du collectif SOS Retraites (voir la vidéo ci-dessous).
Quelques images de la manifestation
Toutefois, si les orthophonistes et les infirmières étaient venus en force, peu de médecins avaient répondu à l'appel à la grève. Le Dr Rafael Alvarado, tee-shirt rose avec l'inscription « SOS Retraites » sur lui, était l'un d'eux. Ce généraliste exerçant à Aulnay-sous-Bois (Seine-Saint-Denis) n'est pas directement concerné par la réforme mais a manifesté afin de « défendre le droit à la retraite, surtout celui des nouveaux médecins ».
Le Dr Michel Di Piazza, omnipraticien à Franconville (Val d'Oise) avait lui aussi fermé son cabinet ce lundi. Pour lui, « le système qui va être mis en place est inique pour les professions libérales ». « On a toujours su gérer de manière efficace notre caisse autonome de retraite, confie-t-il au Généraliste. L'État n'a en revanche pas montré sa capacité à gérer les retraites jusqu'à présent. » Comme son confrère dionysien, ce généraliste affirme être prêt à fermer son cabinet autant de fois que nécessaire. Mais pour parvenir à faire fléchir le Gouvernement, ce généraliste estime qu'il faudra « mobiliser davantage les médecins qu'ils ne le sont actuellement ». « Ils sont plongés dans leur cabinet, avec beaucoup de travail », souligne-t-il.
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