Ce jeudi 10 mars, au siège de la Caisse d’assurance vieillesse des pharmaciens (CAVP), son président, le Dr Philippe Berthelot, est aux côtés du Dr Éric Quievre, président de la Caisse autonome de retraite des chirurgiens-dentistes et des sages-femmes (CARCDSF) et du Dr Thierry Lardenois, président de la Caisse autonome de retraite des médecins de France (Carmf). Les trois élus des Caisses de retraite de professions libérales présentent, ensemble, devant les journalistes, leurs « orientations » et « options concrètes » pour « la retraite de demain ».
L’enjeu est de partager « l’expérience réussie de leur modèle de gestion autonome depuis près de 70 ans » dans l’optique d’une hypothétique réforme des retraites à venir. Et à croire le Dr Berthelot, ce sera « le sujet majeur du prochain mandat présidentiel et législatif ». Mais loin d’eux l’idée d’être « force de conservatisme » ; ces trois présidents se veulent « force de proposition ».
1. Une retraite de base équitable et solidaire pour tous
Le premier grand principe, développé par le Dr Quievre est celui de la couverture identique pour tous, quel que soit le statut professionnel, en organisant un système solidaire. Ainsi, « à revenu égal un euro cotisé donne les mêmes droits à tous, les revenus les plus modestes bénéficiant de droits majorés ». Et cela marche, argumente-t-il : « les libéraux ont tous en commun le même régime de base, géré en points depuis 2004, lequel est très solidaire : plus les revenus sont élevés et plus le rendement de la cotisation baisse ».
2. Des régimes professionnels adaptés en complément
Le Dr Berthelot est catégorique : « nous n’avons jamais fait appel à de l’argent public ». Ainsi, il appelle à ce que les partenaires sociaux et les élus professionnels puissent organiser et piloter « une couverture de retraite complémentaire adaptée à leurs besoins, dont ils assurent pleinement la responsabilité vis-à-vis de leurs affiliés, sous le contrôle de l’État », sous forme de gestion administrative, « comme c’est le cas dans beaucoup de pays européens », ajoute-t-il.
3. Un départ à la retraite à partir de 62 ans
C’est le débat récurrent, à chaque réforme des retraites : à quel âge fixer le départ ? Le Dr Lardenois a son idée sur la question. Et contrairement au président de la République qui a exprimé son souhait de le porter à 65 ans, le praticien, lui, penche pour un âge plancher à 62 ans. Il s’agit selon lui d’une « proposition sociale », car à cet âge, « les défaillances et faiblesses » apparaissent. Repousser l’âge serait donc « une erreur psychologique », poussée par « l’illusion de l’homme éternel, en bonne santé ». Au fond, c’est selon Dr Lardenois « donner la liberté de vivre différemment sans créer de préjudice à la société ». Ce dernier prévoit également de survaloriser les points pour ceux qui travailleraient au-delà de 65 ans.
Financer la dépendance
Les trois Caisses ont indiqué lors du point presse que les autres professions libérales sont globalement d’accord avec elles, mais que, pour une question d’agenda, elles ne se sont, pour l’instant, pas joint à cette initiative. Celle-ci a commencé à être présentée aux candidats, mais, souffle-t-on, « c’est un processus long ».
Quid d’une répartition provisionnée pour tous les corps de métier ? « Pourquoi pas ? », interroge le Dr Lardenois, insistant sur la nécessité de penser à financer la dépendance, soit le sujet d’avenir selon lui. Le Dr Berthelier, lui, estime que la capitalisation est l’avenir… reste à convaincre le futur président de la République.
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