C'est une première pour l'Assurance-maladie. Elle vient de lancer Data vaccin Covid, un site donnant accès à de nouvelles données sur la couverture vaccinale de la population. Outre les chiffres clés de la vaccination (taux de vaccination première injection et taux de vaccination terminée), le site fournit aussi des données selon certaines caractéristiques : type de pathologies, lieu de résidence, âge, type de vaccin administré et phase du cycle vaccinal et catégorie de vaccinateur (médecins, pharmaciens, centres de vaccination…).
L'internaute peut par exemple consulter, grâce à une cartographie à l’échelle départementale, les populations vaccinées prises en charge pour un grand nombre de pathologies (maladies cardiovasculaires ou respiratoires, cancers, diabète, etc.). Les taux de couverture vaccinale de 50 pathologies spécifiques, souvent graves et/ou chroniques sont ainsi passés au crible. Cela concerne près de 22 millions de personnes.
Pas de disparité territoriale
Grâce à ces données, l'assurance-maladie a pu constater que les publics considérés comme prioritaires sont aujourd’hui vaccinés à des taux élevés et largement supérieurs à ceux sans comorbidité. Par ailleurs, il existe peu de disparités territoriales sur la couverture vaccinale des différentes pathologies. « C’est une bonne nouvelle qu'on ignorait jusque-là », souligne la CNAM.
Néanmoins, elle a reconnu que les taux de vaccination de certaines catégories de patients souffrant de pathologies pourtant identifiées comme facteurs de sur-risques face à la Covid-19 restent encore « insuffisantes ». C'est le cas par exemple des patients atteints de trisomie 21. « Compte tenu de l'ouverture très précoce de la vaccination et du risque élevé de développer une forme grave de Covid, il reste encore 9 200 personnes à vacciner », analyse la caisse.
Patient atteints d'obésité
Idem pour les patients atteints d’obésité sévères où le taux de vaccination en première injection atteint 48 %. Ce taux dépasse certes le niveau national mais reste « faible » au regard des risques, dans la mesure où les patients identifiés par l'Assurance-maladie sont uniquement ceux qui ont fait un séjour hospitalier. « La population obèse est plus large. On peut craindre qu'elle soit moins bien vaccinée avec une corrélation probable avec le niveau de vie », ajoute-elle.
Autres enseignements : il existe une forte hétérogénéité sur la vaccination des patients de pathologies neurologiques (52 % pour la sclérose en plaques contre 72 % pour ceux atteints d'Alzheimer) et une couverture globalement « insuffisante » chez les personnes ayant des troubles psychiatriques (32 % pour les patients ayant des troubles psychiatriques ayant démarré dans l'enfance).
Une liste pour les médecins traitants
L'analyse des données concernant les pathologies présentant des comorbidités les plus fréquentes (diabète, hypertension, maladies respiratoires chroniques, maladie coronaire. …) montre que le niveau de vaccination est élevé. « Mais comme ces pathologies concernent un nombre important de patients, on sait que le volume de ceux qui peuvent potentiellement se retrouver en hospitalisation reste important », indique la CNAM.
Face à ces éléments, l'Assurance-maladie rappelle qu'elle va poursuivre les actions déjà lancées (campagne de sensibilisation du public, accélération de la campagne « aller vers », sensibilisation des patients par les médecins dont les généralistes, les psychiatres, les cardiologues…). Elle souhaite aussi prochainement envoyer aux médecins traitants la liste des personnes non vaccinées.
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