Éditorial

En campagne

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Publié le 02/12/2019

Il y a des moments où on a l’impression que l’histoire bégaye. Voilà tout juste 35 ans naissait le Mouvement d’action des généralistes emmené par un groupe de praticiens qui voulaient obtenir droit de cité pour leur discipline au sein de la CSMF. Deux ans plus tard, en 1986, MG France, premier syndicat monocatégoriel de généralistes, était porté sur les fonts baptismaux…

Le scénario est-il en train de se rejouer aujourd’hui avec les spécialistes de la Conf’ ? Il est encore trop tôt pour le dire. Mais cela semble un peu prendre cette tournure, après l’initiative récente de leur chef de file, le Dr Patrick Gasser. En cinq ans, la structure spécialiste de la CSMF a changé de nom à deux reprises, signe d’un questionnement identitaire palpable. Et cette fois, elle prend un virage à 180° en lançant Avenir Spé, qui vise à fédérer bien au-delà des frontières confédérales et si possible jusque dans le monde de la médecine salariée. Pour l’heure, le patron de la CSMF, le Dr Jean-Paul Ortiz, réagit à fleurets mouchetés, tentant lui aussi de jeter des passerelles en direction des autres organisations de médecins libéraux. Pour autant, les velléités d’autonomie du camp spé témoignent de remous au sein du principal syndicat de médecins libéraux.

Au-delà, ces grandes manœuvres attestent du bouleversement des règles d’exercice. Aggiornamento tarifaire, technologique et statutaire qui inévitablement pousse les représentants de la profession à s’interroger sur les périmètres de leurs structures respectives. Ces dernières années, de nouvelles organisations sont apparues çà et là. Et l’on a vu de plus ou moins jeunes loups se pousser du col pour exister. À l’approche des élections aux URPS médecins prévues au plus tard début 2021, cela promet une campagne animée. D'autant que l'arrivée au même moment des négociations sur la nouvelle convention médicale pourrait corser la donne…

Jean Paillard

Source : Le Quotidien du médecin