Un ancien ministre chasse l’autre. Jean-Marie Le Guen, deux fois nommé secrétaire d’État sous François Hollande, est entré au conseil d'administration de Huawei France. Il succède à Jean-Louis Borloo, qui a quitté ses fonctions en mai.
Proche de Manuel Valls et de Bernard Cazeneuve, Jean-Marie Le Guen est également docteur en médecine. Pour justifier sa décision, il a déclaré dans les colonnes du « Journal du Dimanche » s’être fait « un peu aiguillonné par les diktats trumpiens ». « Je pense qu'ils sont, s'agissant de Huawei, assez infondés et injustes. Surtout, ils sont contraires aux intérêts de l'Europe et de la France ».
« Il y a des gens qui, par habitude et par conformisme, peuvent être trop sensibles aux sirènes américaines », a-t-il déclaré. « Je crois pour ma part que le maître mot dans ce domaine, c'est la coopération. Dans le même temps, ma position est très claire et, je l'ai vérifié auprès de Huawei, nous acceptons l'idée de la régulation », a ajouté l'ancien député socialiste.
Washington a multiplié ces derniers mois les pressions sur ses alliés pour qu'ils bannissent les équipements 5G de Huawei, domaine dans lequel le groupe est leader, arguant de risques en termes de cybersécurité. Huawei est également sur une liste noire américaine pour l'empêcher d'acquérir des technologies « made in USA » indispensables à ses téléphones. La firme est du coup contrainte d'accélérer le développement de ses propres technologies.
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