Accès aux soins : l'Ordre inventorie « les solutions qui marchent »

Par
Publié le 21/02/2017
Article réservé aux abonnés
maison de santé

maison de santé
Crédit photo : S. Toubon

Maisons ou pôles de santé, terrains de stage libéraux, groupements de coopération sanitaire attractifs, initiatives en tout genre : nos régions ont du talent, se félicite l'Ordre des médecins dans un rapport rendu public ce 21 février.

Présent sur tous les fronts en cette année électorale, avec l'élaboration de sa réforme de la santé, l'institution poursuit sur cette voie avec ce nouveau rapport intitulé « Améliorer l'offre de soins, initiatives réussies dans les territoires », rédigé par le Dr François Arnault. Il recense en région « les initiatives les plus originales et pertinentes, reproductibles, et n'engendrant pas de coûts supplémentaires importants ».

Objectif regroupement 

Si l'Ordre n'a jamais été un chaud partisan des maisons de santé pluridisciplinaires (MSP), il reconnaît « l'intérêt qu'elles présentent pour l'amélioration de la démographie médicale ». À Dijon, une maison universitaire de santé et de soins primaires (MUSSP) a été créée « en plein désert médical ».

Regroupant 25 professionnels, elle forme avec la Mutualité et le CHU un groupement d'intérêt économique (GIE), accueille nombre de stagiaires et coordonne trois projets de recherche. Un atout car les étudiants ont tendance à s'installer là où ils ont effectué leur stage... Même chose à Sucy-en-Brie, où une autre maison de santé universitaire a signé une convention avec l'ARS et le CHU. Tous les praticiens de la structure accueillent des stagiaires en médecine générale.

Les réseaux plus informels ont aussi la cote. En Côte d'Or, l'Ordre porte un projet de MSP qui aura vocation à signer une convention avec les mairies avoisinantes pour la mise à disposition d'un local équipé. Un praticien libéral viendra y faire des vacations une à deux fois par semaine afin de soigner des populations peu mobiles.

Plus original, dans les Deux-Sèvres, un directeur d'hôpital a monté un groupement hospitalier de territoire (GHT) incluant le secteur libéral, partant du principe que sans cette collaboration, son GHT serait « unijambiste ». Établissements publics et privés, professionnels libéraux, MSP et pôles de santé du secteur ont collaboré au projet médical populationnel commun.

Le stage, prélude à l'installation

« Les stages ambulatoires sont des leviers que nous avons à notre disposition pour améliorer la démographie médicale », insiste le Dr Arnault. En région, les initiatives se multiplient. Dans le Centre-Val-de-Loire, le conseil de l'Ordre, l'ARS et la faculté de Tours travaillent main dans la main pour multiplier ces stages, tant en médecine générale, qu'en pédiatrie, ophtalmologie pédiatrie ou en rhumatologie libérale.

En Bourgogne, l'Union régionale et l'Ordre organisent des réunions à destination des étudiants de 2e et 3e cycle pour améliorer la connaissance de l'exercice libéral. En Bretagne, le CROM et le département du Finistère ont signé une convention pour favoriser les stages en médecine générale libérale dans les zones déficitaires ou éloignées des villes. Dans le Cantal, l'action conjuguée des acteurs institutionnels a permis de doubler le nombre de maîtres de stage en 2015.

Quand SOS devient médecin traitant...

Face à la pénurie médicale, l'imagination prend le pouvoir. À Sens (Yonne), SOS Médecins a obtenu le statut de structure collective traitante par dérogation. Ce qui lui permet de prendre en charge en tant que médecin traitant des patients qui en sont dépourvus.

En Aquitaine, des généralistes libéraux, équipés de matériel d'urgentiste, sont autorisés à administrer les premiers secours dans les zones blanches. Dans la Sarthe et en Rhône-Alpes, des expérimentations de délégation de compétences entre ophtalmologistes et orthoptistes ont permis de réduire de douze mois à 15 jours les rendez-vous pour renouvellement de verres correcteurs.

La télémédecine s'invite aussi dans le paysage. Dans le Haut-Rhin, les détenus de la maison centrale d'Ensisheim sont examinés à distance, notamment en dermatologie, via une cabine de télémédecine. En Bretagne, de nombreux EHPAD sont équipés de ce type de cabine qui permet des consultations à distance.


Source : lequotidiendumedecin.fr