Actes « inutiles » ou « stupides » à supprimer : des généralistes proposent un choc de simplification « salvateur » pour zéro euro

Certificats d’absence pour enfant malade, certificats de sport injustifiés ou d’arrêts de travail courts, prescriptions médicales de transport, de soins infirmiers… Dans une tribune publiée dans « L’Express », un collectif de plus de 200 médecins généralistes (auxquels s'est joint le syndicat de jeunes installés et remplaçants, Reagjir) a dressé une liste de sept « actes inutiles, stupides ou insultants » qui les détournent de leur activité principale : le soin. Ils proposent de supprimer purement et simplement ces tâches administratives qui embolisent inutilement les cabinets.

« Ce choc de simplification serait salvateur », écrivent les auteurs de ce plaidoyer. Cela « libérerait des centaines de milliers de créneaux de consultation de médecine générale par jour en France », estiment-ils.

Aux législateurs de se saisir de la question

Cette initiative de gain de temps médical intervient en pleine grève des médecins libéraux et alors que les négociations avec la Cnam sont en cours. « On entend surtout parler des revendications portant sur les revalorisations tarifaires ou de l’opposition de certains médecins aux délégations de tâches, regrette le Dr Michaël Rochoy, généraliste à Outreau (Pas-de-Calais) et cosignataire de cette tribune. Pas beaucoup de la manière dont on pourrait redonner du temps médical aux médecins en supprimant ces actes inutiles. » D’autant plus que cette démarche ne coûterait rien à la collectivité, argumente le Dr Rochoy. « Il faut juste que les législateurs fassent leur boulot et se saisissent de la question ! »

Pour les auteurs de cette tribune, la suppression de ces tâches ne pose pas de problème. « Un patient empêché de travailler par un mal de dos ou une gastro peut très bien s’autodéclarer pour obtenir un arrêt de travail court, suggère le Dr Rochoy. C’est bien ce qu’on a fait pendant l’épidémie de Covid ! » Un patient inquiet peut toujours demander à voir son médecin, précise-t-il.

« Et si l’Assurance-maladie veut contrôler les assurés, qu’elle le fasse en embauchant du personnel, pas en confiant cette tâche aux médecins ! », remarque encore le généraliste. « Qu’ils arrêtent juste de considérer les médecins généralistes comme la caution de leur méfiance envers leurs concitoyens », s’indignent les signataires de cette tribune.