Attention aux déprogrammations excessives : les Spécialistes-CSMF invitent les ARS à faire preuve « d'agilité »

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Publié le 13/11/2020
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Crédit photo : S.Toubon

Si la mobilisation des cliniques face à la seconde vague épidémique est plus fluide et concertée qu'au printemps, les spécialistes libéraux souhaitent encore gagner en souplesse dans la mise en place des déprogrammations.

À l'occasion d'une visioconférence organisée jeudi 12 novembre, le Dr Franck Devulder, président des Spécialistes-CSMF, a invité toutes les agences régionales de santé (ARS) à faire preuve de plus « d'agilité ». Son credo en matière de déprogrammations est clair : « Celles-ci ne sont nécessaires uniquement quand il n'y a pas d'autre solution. »

Or, le gastro-entérologue libéral relève que certaines ARS appliquent les consignes de reports de soins « de manière trop uniforme ». « Les ARS imposent d'armer des lits de réanimation mais parfois, si on arme trop, on met en difficulté les établissements », alerte le leader syndical. « Nous voulons, sans agressivité, tirer la sonnette d'alarme sur ce sujet », a-t-il déclaré.

Se joignant au « cri d'alarme » lancé par le Pr Axel Kahn au micro de RMC, qui redoute des milliers de morts supplémentaires par cancer, le Dr Franck Devulder met lui aussi en garde : « C'est vrai dans toutes les spécialités, si on déprogramme trop on va vers une catastrophe sanitaire. »

Cellule de veille

D'autant qu'avec l'expérience de la première vague, les professionnels sont capables d'ouvrir de nouveaux lits très rapidement dans les cliniques. Il cite l'exemple de la Polyclinique Reims-Bezannes (groupe Courlancy Santé) dans laquelle il travaille. « Nous sommes prêts à arrêter d'opérer séance tenante et à doubler d'une heure à l'autre le nombre de lits de réanimation et de soins de suite », assure-t-il.

Pour faire en sorte que les déprogrammations se passent au mieux, les Spécialistes-CSMF ont mis en place une « cellule de veille » nationale avec des responsables dans chaque région. Leur rôle ? Rassurer les directeurs d'établissement et les ARS et les inviter à « faire confiance » aux médecins, comme c'est le cas en Nouvelle-Aquitaine. Le nouveau directeur général de l'ARS a « fait preuve de volontarisme pour limiter au maximum les déprogrammations », salue le Dr Franck Devulder.

Le patron des Spécialistes-CSMF invite les autres agences à suivre ce chemin de la confiance : « Adaptez-vous à la situation sanitaire, déprogrammez uniquement pour des raisons médicales et laissez faire les médecins et les chirurgiens. »


Source : lequotidiendumedecin.fr