Baisses des tarifs : les radiologues accusent la CNAM de leur mettre « le pistolet sur la tempe »

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Publié le 30/03/2018
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Crédit photo : S. Toubon

Les radiologues libéraux et l'assurance-maladie n'arrivent pas à s'entendre sur les tarifs des forfaits techniques. La commission des équipements matériels lourds d'imagerie médicale (CEMLIM), créée par l'article 99 du budget de la Sécu 2017 et présidée par le directeur général de l'assurance-maladie (CNAM), est restée sur ces propositions de baisses des tarifs.

Ces propositions d’économies s’élèvent à 74,6 millions d'euros pour les forfaits techniques d’IRM et de scanner, auxquels s'ajoutent 3,9 millions d'euros pour les TEP (tomographie par émission de positrons), précise la CNAM. 

« L'assurance-maladie campe sur ses positions, depuis plusieurs semaines nous sommes dans une phase d'allers et retours, où chacun fait des propositions, mais rien de tangible n'apparaît », se désole le Dr Jean-Philippe Masson, président de la FNMR.

Le représentant des radiologues accuse même la CNAM de lui mettre « le pistolet sur la tempe ». « Si nous ne trouvons pas d'accord, l'assurance-maladie appliquera l'article 99 et donc nous subirons ces baisses prévues, déplore le Dr Masson. Pour autant je ne ferme pas la porte aux discussions, car je garde l'espoir d'arriver à un accord plus centré sur la pertinence des actes d'imagerie. »

Les hospitaliers « contrariés »

Selon la FNMR, si ces baisses entrent en vigueur d'ici à cet été, elles pourraient induire des délais d’attente plus longs pour obtenir un rendez-vous – actuellement, il faut attendre 34 jours en moyenne pour passer une IRM –, mais aussi compromettre les investissements des cabinets libéraux. « Un scanner coûte entre 500 000 euros et un million d'euros, et un équipement d'IRM plus d'un million d'euros, auxquels il faut rajouter des frais de maintenance », indique le Dr Masson.

Le Syndicat des radiologues hospitaliers (SRH), a priori moins concerné par ces baisses, s'avoue également « très contrarié » et « opposé comme l'ensemble des professionnels de l'imagerie médicale » à cette proposition de la commission de la CNAM. Et pour cause, car il appelle « depuis de nombreuses années à développer d'autres approches médico économiques et organisationnelles pour l'imagerie médicale en France ». Le syndicat promeut une coopération des radiologues publics et libéraux autour d'un plateau d'imagerie médicale mutualisé (PIMM). 

Article modifié le 30/03 à 15h40. 


Source : lequotidiendumedecin.fr