Banco pour un DES de médecine générale en 4 ans ? Les internes ont élaboré leur maquette de rêve

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Publié le 30/11/2018
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Crédit photo : PHANIE

Nouveau semestre en santé de la personne âgée, demi-journées en santé mentale, stage libre... Le syndicat des internes de médecine générale (ISNAR-IMG) a élaboré sa maquette idéale en vue d'un éventuel diplôme d'études spécialisées (DES) en quatre ans, qui serait davantage axé sur le projet professionnel. 

Même si Frédérique Vidal, ministre de l'Enseignement supérieur, a récemment confié à notre confrère « Le Généraliste » que cette année supplémentaire ne s'impose pas, le passage du DES de médecine générale de trois à quatre ans reste bel et bien dans les tuyaux. Des discussions sont encours entre les jeunes, les enseignants et les ministères concernés à l'occasion du comité de suivi de la réforme du 3e cycle, confirme ce vendredi Lucie Garcin, présidente de l'ISNAR-IMG.

Encourager les démarches actives

Dans le document publié par le syndicat, les jeunes ont donc repensé la maquette d'internat dans l'hypothèse d'un DES en quatre ans.

Si la phase socle (première année) correspond à la maquette actuelle (un stage en médecine générale ambulatoire de niveau 1 et un stage en médecine d'urgence), la phase d'approfondissement (deuxième et troisième année) change de visage.

L'ISNAR-IMG souhaite ainsi introduire des stages couplés « Santé de la femme et de l'enfant », de préférence en ambulatoire, précise Lucie Garcin. Autre requête : un stage de santé de la personne âgée à l'hôpital ou mixte. « Le nombre de personnes âgées et polypathologiques augmente sans cesse dans notre patientèle, justifie Maxence Pithon, ancien président du syndicat. Or à ce jour, peu ou pas assez d'internes passent dans un stage dédié à la gestion de la personne âgée dans sa globalité. »

Les jeunes veulent également ancrer le stage « libre » dans la phase d'approfondissement, permettant de se former dans un domaine jugé important pour sa future pratique. « L'idée est d'encourager les démarches actives de recherche de terrain de stage par l'interne », résume l'ISNAR-IMG. Sont cités des stages à l'étranger, au sein de la recherche universitaire, de la prévention ou la découverte d'une nouvelle pratique. 

L'interne serait aussi libre de choisir un SASPAS (stage ambulatoire en soins primaires en autonomie supervisée) mais sans obligation. La question du nombre de maîtres de stage recrutés est ici décisive (53 % des internes seulement réalisent un SASPAS).

Préparer son projet

La quatrième année d'internat (non arbitrée) serait construite par l'interne, autour de son propre projet professionnel. « Nous souhaitons que l'interne puisse réaliser deux stages en autonomie supervisée avec un projet pédagogique qu'il aura contribué à écrire », explique Maxence Pithon. Avec ces stages principalement ambulatoires, l'enjeu est de s'autonomiser progressivement et de faciliter une installation éventuelle. 

Pour cette dernière année, le statut de l'interne devrait être adapté à l'ambulatoire. L'ISNAR-IMG plébiscite un statut proche de celui de l'interne sur les droits sociaux, le temps de travail, les congés annuels et la mise en disponibilité. La rémunération devra faire l'objet d'une négociation.

La santé mentale mais par demi-journées 

Enfin, le gouvernement a annoncé la formation de tous les internes MG en santé mentale. Plutôt qu'un semestre entier, l'ISNAR-IMG est ici favorable à l'instauration de « demi-journées de formation en santé mentale » en structures ambulatoires. À titre d'exemple, l'interne pourrait passer plusieurs demi-journées dans un centre médico-psychologique (CMP) ou dans un centre de soins, d'accompagnement et de prévention en addictologie lorsqu'il effectue son stage chez le praticien de niveau 1. Il pourrait aussi se consacrer aux urgences psychiatriques lors du stage en médecine d'urgence. 


Source : lequotidiendumedecin.fr