Cabinets sans rendez-vous, « secrétaires revêches » : un patient retraité raconte son calvaire

Par
Publié le 19/01/2018
patient calvaire

patient calvaire
Crédit photo : DR

C'est l'histoire d'un retraité, fraîchement arrivé à Bagnols-sur-Cèze (Gard), qui a les plus grandes difficultés à trouver un médecin traitant dans la commune… Ce patient dépité mais pas vindicatif, Sylvain Gilbert, a donc décidé de conter ses « mésaventures » au « Midi Libre » « dans un petit pamphlet ».

Sylvain Gilbert rend compte « sur un ton badin » d'une situation « quasi désespérée de nos cités du Gard rhodanien à l'égard de la jeune médecine généraliste qui fuit les villes moyennes et leur préfère les métropoles régionales [...], tout nouveau patient arrivant dans la ville se trouve ainsi projeté dans l'enfer des salles d'attente ».

Tel « François Villon à ses frères humains avec sa Ballade des pendus », ce patient, « vieillard chenu mais encore robuste », s'adresse donc aux médecins de son bourg. « Soucieux de trouver sur place un nouveau médecin référent [...], je me mis gaillardement en devoir d'appeler par téléphone chacun des médecins généralistes indiquant sur internet leur faculté à recevoir à une heure convenue », raconte Sylvain Gilbert. « La réponse constante des secrétaires parfois revêches à raison du nombre de mécontents accueillis chaque jour, fut avec une belle unanimité "le médecin ne prend pas de nouveaux patients". »

Un peu de discernement et de compréhension

Après plusieurs vaines tentatives, le nouveau Bagnolais se résout à la « solution alternative » proposée : « une attente de trois heures au bas mot dans les cabinets sans rendez-vous ». Une perspective « peu réjouissante » pour ce retraité qui n'a « jamais été en retard à un seul rendez-vous », prend « un seul médicament dont il convient de ne renouveler l'ordonnance qu'au bout de quelques mois » et a besoin « chaque année d'un vaccin contre la grippe ».

Malgré ces déconvenues, Sylvain Gilbert n'en veut pas pour autant aux médecins et porte un regard admiratif sur ces « quelques médecins d'un autre âge qui travaillent plus de douze heures par jour et se placent tout au long de l'exercice de leur beau métier sous l'égide du serment d'Hippocrate ». « Mais combien seront-ils encore dans cinq ans ? », s'interroge-t-il. « Je n'en demande pas tant aujourd'hui [...], je ne sollicite qu'un tout petit peu de discernement et de compréhension, qualités si rares dans ce monde », écrit le retraité.

Ce patient « patient » en profite également pour interpeller les pouvoirs publics qui doivent prendre conscience « qu'il n'y a pas de bonne santé publique sans une médecine adéquate ». Et de conclure en invitant un médecin généraliste recevant sur rendez-vous, et n'ayant pas pris « ombrage de ces lignes » ... À le contacter !


Source : lequotidiendumedecin.fr