Consultations complexes ou très complexes : pas si simple, explique la CSMF

Par
Publié le 30/11/2017
cotations

cotations
Crédit photo : S. Toubon

Les nouveaux tarifs applicables aux consultations dites complexes et très complexes depuis le 1er novembre seraient-ils un casse-tête pour les médecins libéraux ? Oui, à en croire le président de la CSMF, le Dr Jean-Paul Ortiz, qui a consacré son émission Planète Médecins à l'évolution de la nomenclature, ce mercredi 29 novembre.

Deux praticiens membres de la CSMF évoquent sur le plateau une nouvelle nomenclature « difficile » dont les médecins ne se serviront pas, ou peu. « Nous n'avons déjà pas beaucoup de temps mais si, en plus, il faut essayer de comprendre chaque consultation et ce qu'il y a dedans… », ironise le Dr Alain Leclerc, médecin généraliste à Limeil-Brévannes, membre de l'URPS-ML Ile-de-France.

Il prend en exemple la visite longue (VL), à réaliser au domicile du patient atteint de maladie neurodégénérative. Cotée 60 euros (hors majoration de déplacement) trois fois par an, « elle oblige cependant à tenir des comptes pour ne pas se tromper et demande une certaine organisation ».

Le fait de devoir anonymiser certaines consultations sur les feuilles de soins (notamment la consultation de première contraception) ajoute une couche de complexité. « Nous aurions besoin de plus d'aide pour comprendre ces cotations et lettres clés, mais aussi de plus d'adaptation de nos logiciels », suggère le Dr Jean-Pierre Binon, président du Syndicat des spécialistes des maladies du cœur et des vaisseaux (SNSMCV).

Mise en route chaotique

Sur le terrain, les avis divergent. Le Dr Jean-Daniel Gradeler, médecin généraliste à Saint-Privat-la-Montagne, n'hésite pas à coter les nouveautés. « La résistance de certains confrères m'étonne car ces nouvelles cotations valorisent vraiment notre activité et on aurait tort de s'en priver… », juge-t-il dans l'émission.

Certains médecins regrettent que ces majorations n'aillent pas assez loin. « Pour un trouble du comportement alimentaire grave ou un diabète de grossesse, j'applique la nouvelle majoration complexe de 16 euros, explique le Dr Claude Colas, endocrinologue à Paris. Mais pour la mise en place d'un capteur de glycémie qui me prend 30 minutes, il n'y a pas de consultation complexe dédiée, et en plus mes patients ne sont remboursés que sur une base de 23 euros car je suis en secteur II. »

Pour certains praticiens, l'adaptation n'est pas si simple. « Puis-je appliquer l'avis ponctuel de consultant à 48 euros (APC, ex C2, en place depuis le 1er octobre) si je dois revoir le patient adressé avant quatre mois ? », s'interroge un spécialiste. « On ne peut le faire que trois fois par an, mais si on doit revoir le patient pour une autre raison, on peut refaire un APC ou une consultation classique, ou de synthèse », résume le Dr Binon. Selon le cardiologue, l'application de cette cotation APC donne déjà lieu à des conflits avec les caisses pour des questions d'interprétation, « d'autant plus quand ils sont associés à la CCAM ».


Source : lequotidiendumedecin.fr