Couac à l’Ordre, un faux médecin autorisé à exercer pendant 5 mois

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Publié le 23/09/2020

Crédit photo : DR

Embauchée le 11 mai 2020 en tant que généraliste, une femme a été suspendue d’exercice ce lundi à 8 heures du matin par le centre de santé Filieris de Montceau-les-Mines. La direction de l’établissement la soupçonnait d’exercer avec un faux diplôme avant d’en avoir la certitude ce week-end. Une plainte a été déposée pour exercice illégal de la médecine et une cellule d’appels a été mise en place pour prendre en charge les anciens patients de ce faux praticien.

Comment un faux médecin peut-il exercer dans un établissement de santé pendant près de cinq mois sans éveiller les soupçons ? « Lorsque nous l’avons embauchée en mai dernier, tout était en règle, explique au "Quotidien" Hervé Laborde, directeur régional Est de Filieris. Nous avons vérifié son inscription au tableau du conseil départemental de l’Ordre des médecins de Saône-et-Loire. Nous n’avions aucune raison de la soupçonner de fraude. »

Pas de vérification des diplômes

Et pour cause, aucune vérification sérieuse n’a été faite au moment où l’usurpatrice s’est déclarée auprès de l’Ordre en avril dernier, alors que la France était confinée. Le conseil départemental de Saône-et-Loire l’a confirmé au cours d’une conférence de presse ce mercredi matin, à laquelle « Le Journal de Saône-et-Loire » a assisté. « Il y a certainement eu un défaut de vérification des diplômes », a reconnu le Dr Gérard Montagnon, président du CDOM, selon les propos rapportés par le journal. « Rien n'a attiré notre attention sur le caractère frauduleux des pièces présentées », a-t-il ajouté. Je lui ai demandé pourquoi elle n'avait pas travaillé depuis 3 ans, elle m'a répondu qu'elle avait élevé son enfant. »

Le comportement de cette fausse médecin n’avait pas éveillé les soupçons du centre de santé. « En l’espace de cinq mois, aucun patient ne s’est plaint d’elle », affirme Hervé Laborde. C’est un employé du centre de santé de Montceau-les-Mines qui aurait découvert le pot-aux-roses, en prenant connaissance d’une alerte lancée par l’agence régionale de santé : la personne mise en cause aujourd’hui avait déjà tenté de s’installer en tant qu’infirmière en 2019… sous le même nom et toujours sans diplôme.


Source : lequotidiendumedecin.fr