Des médecins gardent une dent contre la loi de santé et lancent une carte « dévitalisée »

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Publié le 31/03/2017
devitalisee

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Crédit photo : S. Toubon

La chambre syndicale des médecins du Val-d'Oise (CSMVO) a présenté jeudi 30 mars sa « carte dévitalisée par l'État », symbolisant la « casse » du système de soins et de la Sécurité sociale, depuis l'adoption de la loi de santé en décembre 2015. 

Sur cette petite carte verte cartonnée, le syndicat annonce la mise en ligne d'un site Internet, l'ouverture d'une page Facebook et d'un fil Twitter pour dénoncer la loi de Marisol Touraine, susceptible selon eux de « détruire la médecine de ville ». « Nous ne baissons pas les bras car nous refusons que l'on assassine la médecine libérale », clame le Dr Serge Larcher, président de la CSMVO, qui croit toujours possible une « abrogation de la loi ».

Mercredi, le syndicat a organisé une réunion à Saint-Leu (Val-d'Oise) pour présenter à des médecins et à des patients son opération. « Nous voulons sensibiliser les 66 millions de patients aux dangers de ce texte adopté en plein état d'urgence, précise le Dr Jean-François Damour, secrétaire général de l'organisation.

Le syndicat entend diffuser sa carte dévitalisée (éditée à 100 000 exemplaires) par l'intermédiaire des médecins du Val-d'Oise aux patients. Il revendique le soutien de la FMF, du BLOC, de l'Union française pour une médecine libre (UFML) et de la Fédération de l'hospitalisation privée (FHP, cliniques).

Extension du domaine de la lutte

L'organisation s'oppose sans surprise à la généralisation du tiers payant, jugé inflationniste. « Cela va surtout accroître le déficit de la Sécurité sociale et risque de limiter l'accès aux soins pour les patients malades au moment où la pénurie médicale est forte », assure le Dr Damour. « Tous les médecins n'ont pas attendu Marisol Touraine pour faire du tiers payant social », enchérit le Dr Larcher.

« La loi de santé initialement prévue pour améliorer l'accès aux soins et lutter contre les inégalités sociales en santé n'a rien résolu », clame le Dr Jérôme Marty, président de l'UFML, seul leader syndical qui avait fait le déplacement pour apporter son soutien à cette opération anti-loi de santé. « Cette initiative montre que l'on s'engage vers une chronicisation de la lutte contre la loi de santé », conclut le Dr Marty.


Source : lequotidiendumedecin.fr