Des médecins libéraux payés 200 euros/heure au minimum : la FMF livre son programme aux candidats à la présidentielle

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Publié le 07/03/2022
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Crédit photo : PHANIE

Alors que l'après-présidentielle s'annonce comme un temps fort pour la médecine de ville puisque débuteront, quelques mois après, les négociations pour la prochaine convention médicale, les syndicats de libéraux commencent déjà à avancer leurs pions. Après la CSMF, le SML, le Cnom ou le Syndicat national des pédiatres, la Fédération des médecins de France (FMF) vient à son tour de rendre publiques ses propositions pour les candidats à l'élection présidentielle et aux législatives.

« La médecine est étouffée par l’administratif que cela soit à l’hôpital ou en ville, tranche la FMF, signataire de la convention médicale dès 2016. L’organisation des années 50 est dépassée : fini le tout hôpital qui est devenu le maillon faible et très onéreux. » Selon elle, le secteur libéral doit être « au cœur de la médecine pour sauver l’hôpital ». Et pour y parvenir, il faut lui donner les moyens : revalorisation tarifaire, simplification administrative et sécurisation de l'exercice médical. CQFD.

Forte de ce diagnostic, la FMF décline – en six axes et 28 points – des « propositions de traitements réalistes, factuels, pragmatiques et réalisables rapidement si tous s’en donnent les moyens. » Les recos sont d'abord d'ordre tarifaire. L'œil rivé sur l'hôpital, la FMF veut que la ville ait aussi son « Ségur ». Si la CSMF réclame des consultations entre 30 et 100 euros selon leur contenu, et si le SML vise l'acte de base à 45 euros, le syndicat, présidé par la Dr Corinne Le Sauder, ouvre une approche nouvelle. En plus d'un « espace contrôlé de liberté tarifaire pour tous », la FMF estime que « le tarif horaire médical doit être à 200 euros pour tous les médecins ».

Nomenclature simplifiée

Concrètement, une telle idée impliquerait une « nomenclature simplifiée, indexée et adaptée en fonction du temps et du coût de la pratique clinique, technique, non dégressive et cumulative en fonction de l’heure d’exercice en cabinet, en visites, télémédecine, en gardes et pour les soins non programmés ». Objectif secondaire : pouvoir embaucher deux équivalents temps plein par médecin et acheter du matériel.

En effet, afin de dégager du temps médical, le syndicat veut que les médecins puissent déléguer tout l'administratif. Et critiquant – mais sans le nommer – le dispositif des assistants médicaux proposé par la Cnam, la FMF précise qu'il faut « pouvoir embaucher du personnel sans subvention ni obligation de cadence pour tous les médecins quels que soient la spécialité et le lieu d'exercice. » Ce qui ne l'empêche pas de militer pour le développement des soins coordonnés qui « ne doivent pas être réduits aux maisons de santé pluridisciplinaires (MSP) et aux communautés professionnelles territoriales de santé (CPTS) ».

S'agissant des conditions d'exercice, la FMF rappelle ses demandes anciennes et consensuelles : augmenter les stages en libéral, généraliser le guichet unique à l'installation, supprimer des certificats inutiles, préserver la liberté de prescription.

La permanence des soins (PDS) doit rester sur le mode du volontariat, insiste la FMF pour qui cette thématique est un vieux cheval de bataille. Pour rendre la participation aux gardes plus incitative, elle propose une revalorisation des astreintes des régulateurs comme des effecteurs, avec un minimum de 100 euros par tranche de quatre heures. Des astreintes et des majorations qui pourraient être en grande partie défiscalisées, partant du principe que la PDS doit être considérée comme des heures supplémentaires.


Source : lequotidiendumedecin.fr