Empruntant le design et les codes du service de transport Uber, l'appli Docadom est une solution web et mobile qui proposera dès avril une mise en relation entre un patient et un médecin généraliste pour une visite à domicile, sans RDV, grâce à la géolocalisation.
Le dispositif se veut simple et intuitif : le patient s'inscrit sur la plateforme en indiquant son adresse, son mail, sa date de naissance et son numéro de carte bancaire. Sur l'appli, un bouton permet de solliciter la consultation à domicile, une carte interactive précisant les médecins à proximité, le temps d'attente prévisionnel et le tarif estimé. Une fois la visite validée numériquement, le patient peut suivre l'arrivée du praticien en temps réel.
Pour les cofondateurs de Docadom, les Drs Florian Guého et Marc Postel-Vinay (respectivement médecin urgentiste et interne en médecine générale) et Pierre Blanchard, l'application est une nouvelle réponse à la saturation des urgences, des associations médicales et des cabinets libéraux à Paris. « Nous répondons aux besoins de la population pour les soins non programmés », résume le Dr Postel-Vinay.
Le service cible principalement les jeunes généralistes, les remplaçants et les urgentistes en attente de modes d'exercice plus souples. De fait, il n'y a pas de planning imposé, le praticien peut se rendre disponible ponctuellement ou à plein temps sur des plages horaires fixées (6-8H, 8-14H, 14H-20H, 20H-minuit). Le service n'assure pas la nuit profonde (de minuit à 6h), précisent les fondateurs.
Commission de 10 ou 20 %
La start-up fournit aux médecins les outils pratiques nécessaires (lecteur de carte Vitale et de carte professionnelle pour télétransmettre par exemple). Les cotations appliquées par les généralistes découlent des tarifs conventionnels : V+MD, soit 33 euros pour une visite ; majoration de déplacement de nuit pour visite à domicile (MDN de 38,50 euros) entre 20H et minuit ou de 6H à 8H ; majoration de dimanche et jours fériés (MDD) ; etc. « Le médecin est guidé pour coter via une grille qu'il remplit sur l'application à la fin de la consultation. Il y a une rétrocession de 10 % vers Docadom », explique le Dr Postel-Vinay .
Un second service plus complet est proposé aux généralistes inscrits. Docadom fournit cette fois « clés en main » un moyen de transport (voiture hybride ou scooter), un service comptable et les équipements médicaux de base (ECG, stéthoscope, médicaments…). « Dans ce cas, nous prenons une commission de 20 % », précise le médecin.
L'entreprise se prévaut du soutien des institutions et autorités de santé (Ordre, agence régionale de santé et CNAM). Une quinzaine de jeunes médecins (moins de 10 ans d'expérience) devraient démarrer la phase de test mi-mars dans le nord de Paris, avant l'ouverture au public dès avril.
Économies potentielles
« Nous ne sommes pas un Uber médical, insiste le Dr Postel-Vinay. On ne commande pas un généraliste, ce n'est pas l'esprit ! Notre service n'a pas pour but de créer de la concurrence, il est complémentaire à l'offre existante ».
Il n'empêche. Les fondateurs mettent déjà en avant les perspectives d'économies publiques estimées à 2,4 millions d'euros en année pleine. « Les associations de permanence des soins ambulatoires appliquent les cotations spécifiques de PDSA et Docadom les cotations classiques », argumente le Dr Guého. L'objectif est le recrutement de 35 à 45 médecins dès la première année pour 3 200 consultations par mois.
Un cabinet éphémère face au désert médical : dans la Nièvre, la solidarité tourne à plein régime
Les infirmiers formés peuvent désormais rédiger des certificats de décès sur tout le territoire
Taxe lapin de 5 euros, spés et kinés en accès direct, psychologues à 50 euros : les mesures chocs de Gabriel Attal
Accusé de délivrer trop d’arrêts de travail, un généraliste de Dunkerque en grève de la faim