En Mayenne, un généraliste accusé de violences sexuelles risque la radiation

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Publié le 26/04/2017

Un médecin généraliste exerçant dans les départements de la Mayenne et de l'Eure a comparu samedi 22 avril devant la chambre disciplinaire de l'Ordre régional des médecins de Basse-Normandie. Accusé de gestes déplacés et d'abus sexuels à l'encontre de collègues de travail et d'une patiente, il risque la radiation.

Selon « L'Éveil Normand », qui a relaté l'affaire, l'agence régionale de santé (ARS) de Normandie a été alertée dès septembre 2016 du comportement « inapproprié » du praticien au Centre hospitalier de Bernay (Eure), où il exerçait alors à temps partiel. Gestes déplacés, propos à caractère sexuel, le praticien a été accusé de harcèlement par cinq professionnelles de santé, soutenues par la direction de l'établissement. À l’époque, l'avocat du généraliste parlait de « gestes mal interprétés » de la part d'un praticien « potache à l'esprit carabin ».

Un examen gynécologique anormalement long

En janvier 2017, tout s'accélère. Une patiente de la polyclinique du Maine à Laval (Mayenne), où le praticien exerce aussi, porte plainte contre ce dernier pour abus sexuel. Venue consulter pour des douleurs pelviennes et brûlures vaginales, elle reproche au généraliste de lui avoir fait subir un examen gynécologique « anormalement long », et d'avoir procédé à deux touchers vaginaux ainsi qu'à une stimulation clitoridienne qui ne s'imposaient pas. Informée de ces faits, l'ARS a décidé en février la suspension immédiate du généraliste, et a porté l'affaire devant la juridiction ordinale de première instance.

Lors de la comparution de son client, l'avocat du généraliste a estimé que les faits qui lui étaient reprochés ne relevaient que d'« une prise en charge maladroite de la plaignante ». Mais pour l'ARS, qui confirme au « Quotidien » les faits relatés par « l'Éveil Normand » et qui a réclamé la radiation du praticien, ce dernier s'est rendu coupable de violences sexuelles graves qui « mettent ses patients et ses collègues en danger ». Le jugement a été mis en délibéré et devrait être signifié à l'accusé d'ici à un mois.


Source : lequotidiendumedecin.fr