Exclus des revalorisations de l'avenant 9, les médecins de SOS menacent de se mettre en grève à la rentrée

Publié le 06/08/2021

Crédit photo : GARO/PHANIE

« Sidération, colère et mobilisation ». À SOS médecins, l'avenant n° 9 à la convention médicale, signé par MG France, Avenir Spé-le Bloc, la CSMF et l'Assurance maladie ne passe pas. Et on n'apprécie guère que les urgentistes libéraux aient été oubliés des revalorisations d'honoraires.

Le Conseil d'administration de SOS Médecins France, s'est réuni le 4 août et proteste contre « un avenant qui écarte de son bénéfice les médecins SOS ». Pour son Président le Dr Jean-Christophe Masseron, « cet avenant réussit un prodige : revaloriser la visite médicale à domicile, tout en excluant de cette revalorisation ceux qui l’effectuent principalement, 365j/365, 24h/24. »

Les acquis prévus sur la visite longue (VL) ne bénéficieront pas en effet aux médecins de SOS. Un constat qui ulcère son Secrétaire général, le Dr Serge Smadja : « C’est zéro respect, zéro reconnaissance. Comme si les 1 300 généralistes membres du réseau SOS Médecins n’effectuaient pas de visites longues et complexes. Comme si les patients âgés ou en ALD ne faisaient pas appel à SOS Médecins, lorsqu’ils n’ont pas de médecin traitant, ou bien lorsque ce dernier n’est pas disponible rapidement. » « Cet avenant est une provocation, abonde le Dr Masseron : revaloriser la visite en nous laissant de côté, il fallait y penser ! »

À SOS, on promet, en réaction, des « actions fortes ». « Nos médecins sont mobilisés sur le Covid, mais la colère est telle que, face à cette attaque, ils se bougeront », annonce déjà le Dr Masseron.

Un courrier à Emmanuel Macron

Premier élément de riposte : un courrier a été adressé au Président de la République. « Aujourd’hui nous n’avons pas droit aux revalorisations de la visite longue », se plaignent à Emmanuel Macron les responsables de SOS : « comme si les 1 300 généralistes membres du réseau SOS Médecins n’effectuaient pas de visites longues et complexes. Comme si les patients âgés ou en ALD ne faisaient pas appel à SOS Médecins lorsqu’ils n’ont pas de médecin traitant, ou bien lorsque ce dernier n’est pas disponible rapidement. » Pourquoi cet oubli ? Les urgentistes posent directement la question à Emmanuel Macron : « Est-ce une attaque délibérée contre SOS Médecins ? Est-ce une ignorance de notre pratique ? Est-ce parce que nous n'avons pas de représentation syndicale spécifique ? »

Au-delà, SOS annonce avoir convoqué une Assemblée générale extraordinaire, à l'issue de laquelle, ses adhérents proposeront « des actions de mobilisation pouvant aller jusqu'à l'arrêt total d'activité. » La rentrée pourrait donc commencer par des grèves à SOS. Mais pour l'heure, « ce n'est pas le moment », souligne le Dr Masseron, qui indique que « face à la quatrième vague, nos équipes sont débordées. »

Depuis le début des négociations sur l'avenant 9, SOS avait regretté de ne pas avoir voix au chapitre. Et les urgentistes de ville avaient proposé des hausses d'indemnités de déplacement pour tous les médecins et la revalorisation de la visite complexe. Invité à leur congrès au printemps dernier, Olivier Véran ne s'était pas vraiment engagé.


Source : lequotidiendumedecin.fr