Les hôpitaux locaux réunis en Assises

L’accord « gagnant-gagnant » du mariage avec une maison de santé

Publié le 24/09/2010
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LE QUOTIDIEN – Les 18e Assises de l’hôpital local s’ouvrent aujourd’hui (voir encadré). Le rapprochement des professionnels à l’intérieur d’un territoire de premier recours est au menu des discussions. Pourquoi avoir choisi ce thème ?

Dr PASCAL GENDRY – Ce qui fait la particularité de l’exercice en hôpital local, c’est qu’il est ouvert sur l’extérieur, puisque basé sur l’intervention dans ses murs des médecins généralistes de ville. Les généralistes y ont l’habitude de travailler avec l’hôpital mais aussi avec les structures médico-sociales, les maisons de retraite, ou les CLIC (cellules locales d’information et de coordination en gérontologie). Beaucoup d’hôpitaux locaux ont aussi développé des services destinés au maintien à domicile, si bien que ces établissements, par leur structure, sont déjà très ancrés dans l’activité de premier recours au sens large.

L’entrée en vigueur de la loi HPST [Hôpital, patients, santé et territoires] et la mise en place des ARS [agences régionales de santé], va faire tomber les frontières entre la ville et l’hôpital. Or nous, nous fonctionnons déjà comme ça et nous avons envie d’aller plus loin. Nous pensons notamment que l’hôpital local peut être une bonne structure d’appui à l’exercice des professionnels de santé, y compris libéraux, dans un territoire de premier recours. Ce territoire, tel que nous l’imaginons, est décloisonné et inclut les soignants de ville, les structures médico-sociales... et l’hôpital local, qui est pour nous un outil important pour les médecins généralistes.

À l’occasion de ces Assises, vous rendez publique une enquête sur les liens entre les maisons de santé et les hôpitaux locaux. Que constatez-vous ?

Il y a des projets en gestation, mais il y a aussi des structures qui sont déjà mises en place, avec des exemples qui commencent à bien fonctionner. L’adossement d’une maison de santé à un hôpital local renforce la médicalisation de l’hôpital. Cette formule permet aussi et surtout aux hôpitaux locaux d’être attractif pour de jeunes professionnels, et de faire en sorte que les libéraux qui y exercent déjà aient envie de continuer à travailler dans ces secteurs où la démographie n’est pas bonne.

Il s’agit donc une bonne solution ?

C’est un accord gagnant-gagnant. Grâce auquel les intervenants de ville ont un endroit pour mieux se coordonner entre professionnels. Et l’hôpital est aussi gagnant parce que son attractivité s’en trouve renforcée, tout comme son ouverture à la population. De plus, cela modifie son image car les hôpitaux locaux ont parfois une étiquette un peu « gériatrique » : cet adossement à une maison de santé leur permet d’accueillir une population beaucoup plus jeune.

Selon votre enquête, 43 projets d’adossement sont en cours de réalisation. Cela paraît peu au regard des 350 hôpitaux locaux..

C’est vraiment un concept neuf, et l’une des volontés de notre association, comme du ministère, est de le développer pour faire en sorte que là où il y a un hôpital local sur un territoire donné, et si une maison de santé doit également s’y implanter, ce soit naturellement dans une immédiate proximité, en favorisant toutes les mutualisations possibles, ce qui constitue un gain fonctionnel pour tout le monde.

 PROPOS RECUEILLIS PAR H. S.R.

Source : Le Quotidien du Médecin: 8822