Pourquoi ils signent, pourquoi ils ne signent pas

Publié le 25/07/2011
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Crédit photo : AFP

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LES SYNDICATS MÉDICAUX qui vont parapher demain la nouvelle convention s’expliquent... ainsi que ceux qui se refusent à le faire.

• Ils y vont.

- Le Dr Michel Chassang, président de la CSMF, salue « un texte de compromis ». « Il est loin d’être parfait, ajoute-t-il. Le moins que l’on puisse dire est qu’il n’y a pas beaucoup de masses financières en jeu. Il y a tout de même un certain nombre de points restructurants qui sont intéressants, en particulier le secteur optionnel et la diversification de la rémunération. Pour nous, c’est porteur d’espoirs et de restructuration profonde du système de santé. Le plus dur reste à faire. C’est une convention très novatrice et elle va bouleverser l’exercice médical. Il va falloir que nous soyons pédagogues et que nous accompagnions les médecins sur le terrain. »

- Le Dr Claude Leicher, président de MG-France, juge qu’« il y a dans cette convention des éléments qui vont dans le bon sens : la valorisation de la fonction de médecin traitant, une rémunération qui dépend du nombre de patients ». Aux yeux du syndicaliste, « le niveau qui est atteint pour rémunérer la performance (...) n’est certainement pas aussi élevé que nous le souhaitions. Il ne correspond pas à un réinvestissement sur la médecine générale mais nous avons néanmoins mis le pied dans la porte et dans les mois et les années qui viennent, nous ferons en sorte que ce forfait progresse rapidement ».

- Pour le SML, l’adoption du protocole d’accord signe « un virage de la modernité, le début de l’entreprise libérale », selon les mots du Dr Christian Jeambrun. Le président du syndicat se félicite en particulier de la mise en place du paiement à la performance, de la revalorisation des spécialités cliniques (« un geste fort », estime-t-il) et de la perspective d’un accord sur le secteur optionnel. Il se réjouit également que pour la première fois, une convention évoque les médecins à expertise particulière. Seul regret, « l’absence d’un calendrier de revalorisation du C est ce qui manque à ce texte très positif ».

• Ils s’en gardent

- Le BLOC dénonce une mascarade de négociations et un désengagement grave de l’assurance-maladie à l’égard des spécialités techniques. « Depuis le 7 avril, nous n’avons jamais eu l’impression d’être entendus, la convention ne prévoit pas 1 centime pour nos professions et pas un geste n’a été fait en faveur de nos propositions », accuse Philippe Cuq, qui prévoit une épreuve de force à la rentrée. Le BLOC revendique notamment la modification du protocole de 2009 sur le secteur optionnel avec son élargissement aux praticiens exerçant en secteur I. « Bloquer des tarifs opposables inchangés depuis 2004 conduira irrémédiablement à développer les compléments d’honoraires. »

- La FMF, qui reproche au texte de n’introduire aucune innovation en faveur de la médecine libérale, a refusé de signer l’accord le 21 juillet. « La CNAM nous ressert en pire les plats de 2005 », écrit le Dr Jean-Paul Hamon dans un communiqué. « Pendant 2 ou 3 ans, tous les syndicats ont critiqué le CAPI. Nous restons sur nos lignes et pensons que l’aspect scientifique du paiement à la performance n’a pas de sens », explique de son côté le Dr Claude Bronner. « Il y a eu trahison de la part de la CSMF et du SML qui ont signé une convention qui ne donne rien en échange d’une pause dans la revalorisation du C », continue-t-il. Néanmoins, la FMF n’exclut pas de rejoindre l’accord. « Nous allons consulter nos adhérents par mail, et en fonction de leurs réponses, il est probable qu’on signe », confie le Dr Bronner.

 COLINE GARRÉ ET CHRISTOPHE GATTUSO

Source : Le Quotidien du Médecin: 8997