Sur « lequotidiendumedecin.fr », les médecins entre colère, consternation et… intérêt !

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Publié le 24/10/2016
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À peine adopté en commision, l'amendement sur le conventionnement sélectif, perçu comme un coup canif clair et net dans la liberté d'installation, a provoqué une vague de réactions majoritairement hostiles dans la profession. 

La colère est le sentiment le plus répandu. Parmi les dizaines de commentaires rédigés par les médecins et étudiants internautes sur le site du « Quotidien », les libéraux dénoncent une mesure « démagogique », « inefficace », « contre-productive », ouvrant même la porte, si cette réforme est votée, au déconventionnement massif ou à la grève.

Certains praticiens appellent à la rébellion si la ligne rouge est franchie par le gouvernement. « Dernier recours : les internes qui peuvent bloquer ce qui reste de l'hôpital (...). Réveillez-vous, soyez solidaires, gardez votre liberté : demain, vous pouvez tout bloquer !!! », lance le Dr Soun. « Mesure démagogique pré-électoraliste, qui rejoindra toutes les autres, inefficaces, voire contre-productives », juge Alban. Un médecin prévient que cette réforme découragera encore davantage les praticiens à s'installer en ville. « Super-nouvelle, les jeunes médecins s'installeront encore moins… on continuera gaiement à aider à fabriquer des remplaçants à vie ! En êtes-vous conscients MM. les députés ? », ironise Valérie.

De la valeur supplémentaire pour les cabinets ?

Oui mais… Tous les médecins ne crient pas au loup. Pour Astrid, cette mesure – une installation pour un départ en zone surdotée – n'est pas si incohérente car elle a déjà été adoptée pour d'autres professions et dans plusieurs pays européens. « Il est assez normal que la caisse conventionne prioritairement les zones les moins couvertes. Des pays comme l'Allemagne ont recours à des possibilités de conventionnement de ce genre. » Même son de cloche du côté d'Isabelle. « Si on avait sérieusement discuté et mis en place un système de ce type il y a 20 ans, de façon intelligente, on n'en serait pas là. Ce système permet d'éviter la surpopulation médicale des grandes agglomérations et la désertification des petites villes et villages », note-t-elle.

Plusieurs médecins soulignent même l'impact positif sur la valorisation des prix de cession des cabinets. Pour Francis, le conventionnement sélectif « est un petit pas vers un statut de profession protégée, comme les notaires et les pharmaciens = limitation de la concurrence abusive et revalorisation des prix de cession des cabinets ».

 

S.M.

Source : Le Quotidien du médecin: 9528