Il s'était déjà illustré dans son combat contre l'Ordre des médecins et sa cotisation obligatoire. Le Dr Bernard Coadou, généraliste girondin à la retraite, remonte au créneau avec dans son collimateur les dépassements d'honoraires.
À la tête du mouvement « la Santé, un droit pour tous », Bernard Coadou entend faire barrage à une pratique qui, si elle reste répandue, n'en est pas moins condamnable à ses yeux. Elle est responsable, selon lui, de très nombreux renoncements aux soins pour raison financière, qui auraient concerné en 2016 le tiers de nos concitoyens. L'association girondine, qui revendique plus de 200 adhérents, essentiellement des usagers mais aussi quelques professionnels de santé, vient de lancer dans son département l'opération « D-Stop, stoppons les dépassements d'honoraires médicaux ».
Les compléments d'honoraires (2,8 milliards d'euros en 2014) « sont parfois l'occasion de très regrettables marchandages qui nuisent grandement à une bonne relation médecin-malade », affirme le généraliste.
« Loin de régler le problème, le contrat d'accès aux soins (CAS) a été un appel d'air, analyse-t-il, le tact et la mesure sont aux oubliettes et les praticiens les moins scrupuleux profitent de l'inertie des pouvoirs publics », continue Bernard Coadou.
Un manuel de résistance
L'association a programmé un certain nombre d'événements d'ici à l'élection présidentielle. Le prochain se tiendra mardi 4 octobre à 20 h 30 au cinéma Utopia de Bordeaux, où patients et praticiens pourront débattre de la question. D'autres manifestations sont prévues devant des cliniques et hôpitaux un peu partout en France.
Bernard Coadou a également réalisé un « manuel de résistance » d'une quinzaine de pages. Il sera distribué aux patients lors des différentes manifestations programmées et contient, outre des exemples de patients confrontés à la question des dépassements, quelques suggestions pour y échapper.
Il est ainsi conseillé de ne pas se rendre seul à une consultation pour avoir un témoin, de ne pas hésiter à négocier les dépassements demandés, de ne jamais rien signer sur le moment, de ne jamais régler ces dépassements en espèce, et de ne pas hésiter à demander au praticien le montant de ses revenus si ce dernier se plaint de leur modicité.
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