Des médecins (accompagnés, dans le cas d’Hesdin, d’autres professionnels de santé) propriétaires de leur clinique ? Voilà qui rappelle évidemment quelque chose. Jusqu’au début des années quatre-vingt, cette situation était la norme ; elle est devenue marginale puisque, aujourd’hui, un tiers seulement des actionnaires de l’hospitalisation privée sont des médecins. Sous l’effet conjugué des besoins en capitaux des établissements, du départ en retraite des praticiens fondateurs, de l’apparition des grandes chaînes de cliniques, de l’évolution de la pratique médicale (et en particulier sa surspécialisation), du surgissement de nouvelles règles de tarification (régulée) de l’hospitalisation… le modèle a vécu.
Si historiquement, la plupart des cliniques privées ont été fondées par des chirurgiens ou des obstétriciens libéraux pour y accueillir leurs malades, cela ne se fait plus. L’initiative des professionnels libéraux du Pas-de-Calais préfigure-t-elle la fin d’un cycle ? Un retour aux sources des cliniques privées ? Autres temps, autres murs. Même si des similitudes existent entre les motivations de nos 94 actionnaires et celles des praticiens patrons du… siècle dernier – « Nous nous sommes engagés pour maintenir un outil de travail », font-ils valoir –, la problématique des déserts médicaux est passée par là – « Il s’agissait avant tout pour nous de sauver le territoire de la désertification », insiste le Dr Marc Biencourt.
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