Le CHU de Nantes a été condamné mercredi par le tribunal administratif à verser plus de 61 000 euros à un patient pour des « manquements fautifs » ayant conduit à « une ablation totale de la verge » du malade.
En 2014, le jeune homme âgé de 30 ans a subi une première intervention chirurgicale suite à un diagnostic de carcinome sur la peau de la verge. Mais l’opération « a été caractérisée par des manquements fautifs de nature à engager la responsabilité du CHU », écrit le tribunal administratif nantais.
L'urologue n'aurait pas réalisé une ablation assez large de la tumeur, conduisant à la progression des cellules cancéreuses. L'erreur du CHU a fait perdre au patient « 70 % de chance d'éviter la récidive » et « conduit à une ablation totale de la verge » lors de nouvelles opérations les années suivantes jusqu’en juin 2017, selon la décision.
« Mort sociale »
La somme de 61 376 euros que le CHU devra verser au patient couvre les différents préjudices pris en compte par le tribunal dont « les souffrances endurées » (12 000 euros), le « déficit fonctionnel permanent » (16 000 euros) ainsi que le « préjudice sexuel » (31 500 euros).
La défense du patient, qui réclamait près d'un million d'euros, a annoncé qu'elle fera appel de cette décision. « Nous gagnerons », a déclaré la victime dans une réaction transmise par son avocat. « Je ne leur permettrai pas de m'humilier. »
Évoquant la « mort sociale » de son client, l'avocat, Maître Georges Parastatis, a déclaré : « Cet homme a subi une première mort psychologique par la faute médicale et une deuxième aujourd'hui par ce jugement dénigrant pour la dignité humaine. »
Il déplore que, dans le jugement rendu mercredi, la « souffrance physique et psychologique » n'ait été prise en compte pour l'indemnisation « que dans un cadre strict de nomenclatures préétablies par des énarques ».
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