En Bretagne, un généraliste jugé en appel pour agressions sexuelles sur des lycéennes

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Publié le 14/04/2022

Crédit photo : PHANIE

Un ancien généraliste était rejugé la semaine dernière devant la cour d'appel de Rennes pour agressions sexuelles sur huit jeunes patientes. Il avait été condamné par le tribunal correctionnel de Saint-Brieuc (Côtes-d'Armor) en juin 2019 à un an de prison ferme et trois ans avec sursis pour ces faits, indique le quotidien local « Le Trégor ». Le médecin – âgé de 70 ans et désormais à la retraite – avait fait appel du jugement, clamant son innocence.

L'affaire remonte à janvier 2014. Une enquête est ouverte à l'encontre du médecin, conseiller municipal à Tréguier, après la plainte déposée par une lycéenne de 17 ans. En 2013, alors que la jeune fille consultait le généraliste pour des problèmes ORL, il lui demande de retirer ses sous-vêtements et effectue une palpation mammaire avant de lui mettre la main « dans la culotte », relate l’adolescente. « Ni son nez, ni ses oreilles » ne sont examinés. La psychologue consultée par la suite par la jeune fille avait décelé un « choc émotionnel ».

Après cette première plainte et la médiatisation de l’affaire, d’autres victimes s’étaient manifestées aux autorités et avaient livré des témoignages similaires : en prétextant avoir senti un ganglion, le médecin leur demandait d’enlever leur haut et, sans prévenir, procédait à une palpation mammaire, avec une proximité qui « déconcertait » ses patientes. Parmi les 165 femmes interrogées lors de l’enquête, les victimes d’attouchements avaient en commun de venir du lycée de Tréguier – le généraliste étant le médecin de l’établissement.

« Je suis un vieux médecin maladroit »

L’avocate générale a écarté l’argument d’un complot politique pour nuire à cet homme qui « démarrait une nouvelle campagne électorale » au sein de la commune. Et elle a supposé qu’il ne s’agissait pas d’un « hasard » s’il n’y avait pas de victimes parmi sa fidèle patientèle. « Les victimes sont soit mineures, soit jeunes adultes. Elles sont plus vulnérables : les familles ne sont pas forcément sur place, c’est moins gênant que sur une cliente habituelle qu’il espère fidéliser », a-t-elle souligné.

L’avocate générale a demandé à la cour d’appel de Rennes de confirmer le jugement initial, malgré les dénégations réitérées par les deux avocates qui défendaient l’ancien médecin de Tréguier. À la barre, ce dernier a dit qu’il y avait « deux menteuses » parmi les plaignantes. « Je suis un vieux médecin maladroit mais je ne suis pas un agresseur », a-t-il conclu sans toutefois s’excuser. La cour d’appel de Rennes rendra sa décision au mois de juin.


Source : lequotidiendumedecin.fr