À 60 ans, le Dr Éric Loupiac était décédé du Covid en avril 2020, en pleine pandémie. Après une première plainte classée sans suite, la veuve du médecin urgentiste de l'hôpital de Lons-le-Saunier (Jura) vient à nouveau de déposer plainte le 18 janvier. « Cette plainte vise sans les citer, l'hôpital de Lons-le-Saunier et l’agence régionale de santé », précise « France 3 » qui révèle l’affaire.
Au moment de sa mort, le Dr Loupiac exerçait au sein du service d'urgence de l'hôpital de Lons-le-Saunier et il était par ailleurs délégué de l'Association des médecins urgentistes de France (Amuf) dans le Jura. Selon son épouse, l'urgentiste a été infecté sur son lieu de travail, sa famille étant confinée. À la suite de sa contamination, l’urgentiste s’était rendu à Marseille pour être pris en charge par les équipes de Didier Raoult. Il décédera en réanimation le 23 avril 2020.
Protections et protocoles
Quelques jours après le décès de son mari, sa veuve dénonçait des « manquements aux obligations de sécurité qui incombaient à l'hôpital » ainsi que « l'absence de protections adéquates des soignants » qui ne disposaient pas d'un nombre suffisant de masques FFP2. Claire Loupiac dépose plainte dans la foulée contre l’État, mais l'enquête pour « homicide involontaire » et « mise en danger de la vie d'autrui », est classée sans suite en juillet 2022 par le procureur de la République de Lons-le-Saunier.
Selon le magistrat, les investigations ont montré « qu'un protocole sanitaire avait été mis en place » par l'établissement « bien avant la contamination du Dr Loupiac ». Ce protocole reposait notamment sur la mise en œuvre par le personnel de gestes barrières, sur l'utilisation de moyens de protection qui étaient disponibles et utilisés au sein du service des urgences. « Le Dr Loupiac portait, lors des consultations, les équipements de protection prévus au protocole sanitaire », a souligné le procureur.
Combattant
Toujours pour le magistrat, « ce protocole, jugé conforme à l'état des savoirs au moment de sa mise en place par la majorité des soignants, avait évolué par la suite à mesure que les sociétés savantes progressaient dans la connaissance du Covid, des moyens de s'en protéger et que des instructions étaient données par les autorités de tutelle ».
Avec cette nouvelle plainte contre X, l’épouse du Dr Loupiac espère, selon « France 3 », « connaître le responsable ». « Je sais que ça va être long, peu importe. Je veux savoir. Mon mari était un combattant, il aurait voulu que je me batte jusqu'au bout », indique-t-elle.
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