Une infirmière parisienne soupçonnée de trafic de faux certificats de vaccination

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Publié le 09/06/2021

Crédit photo : S.Toubon

La mécanique était bien rodée. Une infirmière du centre de vaccination de l’hôpital Sainte-Anne à Paris est soupçonnée de trafic de faux passeports vaccinaux. Vacataire depuis janvier, l’infirmière simulait des injections de vaccin Covid - à des personnes triées sur le volet - pour ensuite leur délivrer un QR code frauduleux.

Depuis quelques semaines déjà, certains membres de l’équipe avaient commencé à « faire part de leurs doutes », explique le Groupe Hospitalier Universitaire Paris psychiatrie & neurosciences dans un communiqué de presse, évoquant « un brusque changement de comportement » de l’infirmière.

Mystère autour du recrutement

Contacté par nos confrères de France Inter, un membre du personnel raconte : « Elle disait aux autres infirmières : « "C'est pour moi… Il y a des gens qui vont arriver, c'est pour moi !". Elle les faisait venir dans son box. Normalement il y a deux infirmières par box avec un paravent de séparation pour l'intimité des personnes. Mais là, elle demandait à sa collègue de sortir. Elle faisait ça avec au moins une dizaine de personnes par journée travaillée. En fait, elle ne vaccinait pas les gens, mais elle se faisait payer pour qu'ils repartent avec un QR Code frauduleux, a priori pour pouvoir partir à l'étranger. »

Difficile pour l’heure de savoir si l’infirmière était bel et bien payée pour receler ces faux certificats, et comment elle recrutait ces personnes faussement vaccinées.

Trahie par un désinfectant

Suite à ces signalements, « des investigations et une confrontation » ont été lancées, a indiqué le centre hospitalier. Avec succès, car l’infirmière est rapidement prise la main dans le sac par un médecin du centre de vaccination. Alors qu'elle fait à nouveau entrer un couple dans son box, demandant à sa collègue de partir, le médecin pénètre dans le local.

« Normalement, on désinfecte la peau des personnes à vacciner avec un produit orange. Le médecin a voulu vérifier si les personnes avaient bien été vaccinées et il n'y avait aucune trace de désinfectant : ni colorant, ni pansement. Elle a été prise en flagrant délit. Ça a été un choc… », poursuit le membre du personnel sur France Inter.

« Les équipes du centre ont été choquées par cette situation », martèle aussi le groupe hospitalier. Ces pratiques frauduleuses présumées ont entraîné une rupture immédiate du contrat de l’infirmière. Un signalement a également été émis par le centre hospitalier au procureur de la République pour « suspicion de fraudes aux attestations avec QR codes de vaccination Covid 19 », à l’ARS Île-de-France ainsi qu'auprès de l’ordre infirmier.


Source : lequotidiendumedecin.fr