Violences sexuelles : un gynécologue du Val-d'Oise visé par près de 130 plaintes

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Publié le 24/01/2022

Crédit photo : PHANIE

Un gynécologue exerçant à Domont (Val-d'Oise) est visé par près de 130 plaintes pour viols et agressions sexuelles dans un dossier qui vient d'être rouvert par les magistrats, ont révélé nos confrères du média « Les Jours ».

Les faits concernant le gynécologue, libre mais sous contrôle judiciaire, ne datent pas d'hier. Ce dernier, désormais à la retraite, est mis en examen depuis 2014 pour 75 viols et 14 agressions sexuelles, soit 86 plaintes pour lesquelles les faits ne sont pas prescrits. L'instruction, qui a vu se succéder trois magistrats, n'est toujours pas terminée. Entre 2013 et 2016, 7 465 anciennes patientes ont été contactées et 251 auditionnées par les forces de l’ordre. Plus de 160 d’entre elles estiment avoir été victimes des agissements du gynécologue – et 29 se sont constituées parties civiles.

Nouvel interrogatoire

Selon les faits racontés par les plaignantes, le gynécologue mettait ses patientes en confiance « afin de mieux pouvoir abuser d'elles ». Dans la majorité des cas, il s'agit de pénétrations digitales sans gant et de caresses voire de baisers sur le ventre, les jambes et les parties intimes.

Certains faits remontent à près de 30 ans, mais le médecin spécialiste serait passé à travers les mailles du filet plusieurs fois. Quatre plaintes de patientes dénonçant des violences sexuelles ont été déposées en 2005, puis en 2008 et en 2011, classées sans suite par le parquet de Pontoise.

Deux de ces plaintes ont été parallèlement portées devant l’Ordre des médecins du Val-d’Oise, dont l’une est allée jusqu’à l’échelon national, mais toutes ont été rejetées. En 2000, l'Ordre départemental avait pourtant engagé des poursuites contre le praticien après trois signalements de patientes, également rejetées par la chambre disciplinaire de première instance.

Un nouvel acte de procédure est prévu au premier trimestre 2022. Le médecin doit être entendu sur une quarantaine de plaintes sur lesquelles il n'a pas encore été interrogé. Âgé de 70 ans, le médecin encourt jusqu’à vingt ans de réclusion criminelle.


Source : lequotidiendumedecin.fr