Visé par une plainte, le Pr Raoult attaque le vice-président de l'Ordre des Bouches-du-Rhône pour « non-confraternité »

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Publié le 20/11/2020

Crédit photo : AFP

La guerre juridique se poursuit à Marseille. Quelques jours après qu'une plainte a été déposée par l'Ordre des médecins des Bouches-du-Rhône devant la chambre disciplinaire régionale contre le Pr Didier Raoult, ce dernier contre-attaque en portant plainte pour « non-confraternité » contre le vice-président de cet Ordre départemental.

Le directeur de l'IHU de Marseille reproche au Dr Guillaume Gorincour « une cinquantaine de tweets le dénigrant ». « Cela est d'autant plus grave que le Dr Gorincour est vice-président du conseil de l'Ordre chargé de la communication et de la déontologie. Le règlement de l'instance prévoit que ses membres, chargés d'une mission de service public, respectent un devoir de réserve », a indiqué Me Grazzini, l'un des avocats du Pr Raoult. Le praticien a prévenu à cet égard qu'il poursuivrait en justice « toutes les personnes qui se rendront coupables de diffamation, injure, dénonciation téméraire ou calomnieuse à son égard ou à l'égard de l'IHU et de ses activités ».

Contacté ce vendredi par « Le Quotidien », le conseil départemental de l'Ordre des médecins des Bouches-du-Rhône indique que le Dr Gorincour ne souhaite pas communiquer à ce stade au sujet de cette plainte.

Une procédure qui pourrait durer

En septembre dernier, la Société de pathologie infectieuse de langue française (SPILF) avait attaqué le Pr Raoult lui reprochant d'avoir indûment promu l'hydroxychloroquine comme traitement contre le Covid-19 et enfreint sur plusieurs points le code de déontologie médicale. À la suite de cette plainte, le Pr Raoult avait été entendu le 6 octobre par le conseil départemental, qui a décidé de transmettre l'affaire devant la chambre disciplinaire régionale le 12 novembre. Cette procédure est en cours et pourrait durer plusieurs mois. Les parties pourront faire appel au national.

Le Pr Raoult mène des essais cliniques depuis plusieurs mois avec son équipe à Marseille sur l'hydroxychloroquine. De nombreux médecins et l'Organisation mondiale de la santé ont critiqué ses études, estimant qu'elles n'avaient pas été menées selon les protocoles scientifiques standards.

M.F. (avec AFP)

Source : lequotidiendumedecin.fr