Les infirmières en pratique avancée ? « Ça n’a jamais tué la médecine » : le Dr Mathias Wargon égratigne les « Médecins pour demain »

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Publié le 09/01/2023

Crédit photo : BFM Tv

Délégation de tâches, infirmières en pratique avancée, visites à domicile… Invité de BFM TV vendredi 6 janvier, le Dr Mathias Wargon a bousculé quelques idées reçues sur la médecine libérale, agaçant nombre de ses confrères médecins de terrain. Le chef du service des urgences et Smur de l'hôpital Delafontaine à Saint-Denis (93) était présent pour commenter les vœux du président de la République aux professionnels de santé.

L’urgentiste a notamment reproché au collectif des « Médecins pour demain » leurs réticences à l’égard de la délégation de tâches (qu’ils refusent lorsqu’elle n’est pas à l’initiative du généraliste). Ils « ne veulent pas qu’on leur prenne les actes les plus simples et qu’on les confie à des infirmiers ou à des pharmaciens », regrette le Dr Wargon. Pourtant, dit-il, « les infirmières de pratique avancée, par exemple, c’est quelque chose qui existe dans des tas de pays et ça n’a jamais tué la médecine. […] Chacun est dans son rôle. »

Ces actes anodins ne sont-ils pas l’occasion pour le médecin traitant d’examiner ses patients, de faire de la prévention ? Pas vraiment, recadre le PH. « C’est pas vrai… tout le monde sait que ce n’est pas vrai. On est dans ce système où on ne veut plus faire de tout, mais on ne veut pas le confier à quelqu’un d’autre. »

« Le conte de fée du médecin qui vient tard le soir parce que vous êtes malade… »

Le Dr Wargon a également égratigné l’image du médecin de campagne d’antan, qui n’aurait plus lieu d’être aujourd’hui. « S’il y avait des médecins dans les petits villages, c’est parce qu’il y avait trop de médecins », avance l’urgentiste de St-Denis, se référant à une époque où le numerus clausus n’existait pas encore.

Le « conte de fée » du médecin qui vient tard le soir au domicile du patient ? Une pratique d'un autre temps, ironise le Dr Wargon. « D’abord, il y avait de la visite à domicile pour tout et n’importe quoi, dans les années 70, explique-t-il. Et puis surtout, le généraliste qui n'allait pas à domicile, le lendemain on frappait à la porte du confrère d’à côté. »

Sur Twitter, de nombreux médecins n’ont pas apprécié la sortie de leur confrère hospitalier, lui reprochant de « parler d’un métier qu’il ne connaît pas ». « Né à Paris, a fait ses études à paris, habite et travaille à Paris… Le mec vient nous expliquer comment ça se passe dans nos villages. Mais vous vous prenez pour qui ? », lui demande un internaute.


Source : lequotidiendumedecin.fr