L'impact sanitaire de la pollution baisse en Île-de-France, mais reste à un niveau élevé

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Publié le 11/10/2022
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Crédit photo : S.Toubon

La situation s'améliore sur le front de la qualité de l'air en Île-de-France, mais l'impact sanitaire de la pollution reste encore significatif, selon les dernières données de l’Observatoire régional de santé publiées ce11 octobre dans le Bulletin épidémiologique hebdomadaire.

Ces données sont issues de l’évaluation quantitative d’impact sur la santé Eqis, conduite en partenariat avec Airparif et visant à qualifier l’évolution de la mortalité attribuable à la pollution dans la région. Elles évaluent aussi les bénéfices attendus si les concentrations observées en 2019 étaient ramenées au niveau de dernières recommandations de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) de 2021 : 5 µg/m3 pour les PM2,5, 10 µg/m3 pour le NO2 et 60 µg/m3 pour l'ozone.

Concrètement, les données de santé de la population sont collectées à l'échelle d'un bâtiment et croisées avec les données de concentrations de polluants en particules fines PM2,5, en dioxyde d’azote et en ozone pour les périodes 2008-2010 et 2017-2019. Entre 2010 et 2019, le nombre annuel de décès attribuables à l’exposition prolongée aux particules fines est passé de 10 350 à 6 220, soit une baisse de 40 %. La part de décès attribuables est passée de 16,5 % à 9 %. Les Franciliens ont gagné huit mois d'espérance de vie en moyenne, du simple fait de l'amélioration de la qualité de l'air.

Microparticules en ville, ozone à la campagne

Malgré ces résultats encourageants, la lutte n'est pas finie. Si l'Île-de-France parvenait, grâce à de nouvelles mesures, à abaisser le niveau d'exposition pour qu'il soit conforme aux valeurs guides de l'OMS, 7 900 décès supplémentaires pourraient être évités chaque année.

Sur la cartographie établie par SPF, les zones qui dépassent les seuils établis par l'OMS sont concentrées dans Paris intra-muros et le long des voies de circulation les plus fréquentées (A1, A3, A6 et A86). C'est la raison pour laquelle Paris et sa proche banlieue concentrent les deux tiers des décès évitables attribuables aux microparticules et 80 % de ceux attribuables au NO2. En ce qui concerne l’ozone, la tendance est tout autre. La part de décès évitables s’élève à 2,8 % en zone rurale contre 2,1 % à Paris. « Cette géographie illustre l’enjeu sanitaire de l’exposition à l’ozone plus prononcé en zone rurale », expliquent les auteurs.


Source : lequotidiendumedecin.fr