Au Japon, aux États-Unis

Cinéma

Publié le 09/06/2009
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Crédit photo : Lacey Terrell

La mort est leur métier

« Departures », de Yojiro Takita

On attendait « Valse avec Bachir » ou « Entre les murs », ce fut « Departures » qui emporta l’oscar du meilleur film étranger. Un film japonais de deux heures dix qui met en scène une sorte de croque-mort ! Lauréat il est vrai de plusieurs prix glanés dans plusieurs festivals.

Le héros (Masahiro Motoki) est un jeune violoncelliste qui, sans espoir de percer dans la musique, retourne dans sa ville natale. Il répond à une petite annonce qui propose un poste ne nécessitant aucune qualification dans une entreprise s’occupant de « voyages ». Il faut comprendre le dernier voyage et il s’agit de préparer les corps pour la mise en bière, avec tout un rituel et devant la famille éplorée. Le film nous offre quelques échantillons de cette pratique, avec parfois des gags, en raison des gaffes de l’apprenti, souvent de l’émotion, le maquillage du corps restituant aux proches une image vive du disparu.

Difficile, effectivement, de ne pas être touché par cette confrontation à la mort et à la douleur d’un jeune homme qui, jusqu’alors, n’avait jamais vu de cadavre. D’autant que son initiation, qui sera pour lui un nouveau départ, le conduit à réinterroger ses relations avec son père.

Sujet original, belles images, ruptures de ton bienvenues - du rire aux larmes et inversement -, mise en scène subtile, « Departures » mérite indubitablement ses récompenses. Même s’il aurait pu être allégé de quelques plans et d’une nuance de mélodrame.

« Sunshine Cleaning », de Christine Jeffs

Le titre vous rappelle quelque chose ? Rien d’étonnant, le film a vu le jour grâce aux heureux producteurs du succès indépendant primé aux oscars, « Little Miss Sunshine », Peter Saraf et Marc Turtletaub (Big Beach Films).

C’est une info entendue à la radio qui a inspiré le scénario, le premier de Megan Holley : elle évoquait une activité en plein essor, le nettoyage de scènes de crimes. C’est l’activité dans laquelle va se lancer, faute d’autre solution, Rose Lorkowski (Emily Blunt), mère célibataire trentenaire qui a besoin d’argent pour envoyer son fils dans une école privée. Elle s’y met avec sa sœur (Amy Adams), quelque peu marginale, et son père, savoureux personnage qui a des idées de business plus farfelues les unes que les autres (Alan Arkin).

Comme « Little Miss Sunshine », « Sunshine Cleaning » est donc une histoire de famille où, malgré les disputes, triomphe la solidarité. La comédie n’est pas exempte de bons sentiments quelque peu convenus mais la mise en scène énergique de Christine Jeffs, qui signe son troisième film (après « Rain » et « Sylvia »), et l’abattage des acteurs, le font pardonner.

RENÉE CARTON

Source : lequotidiendumedecin.fr