PARIS
« Sculpter l’air (...) donner une couleur à la lumière », c’est ainsi que Daniel Buren, artiste Monumenta après Anselm Kiefer, Richard Serra, Christian Boltanski et Anish Kapoor, a voulu prendre possession de la magistrale nef du Grand Palais. Depuis 1965, il utilise des bandes verticales alternées, blanches et colorées, d’une largeur de 8,7 cm (celle de la toile à matelas découverte au marché Saint-Pierre) pour remodeler l’espace (tableau, sculpture, architecture) dans un travail in situ. Ici, c’est une vision totalement nouvelle de l’espace que l’on découvre sous un plan horizontal de cercles colorés transparents à 3 m du sol. Ils reposent sur une forêt de colonnes dont les côtés sont formés par les fameuses bandes, le sol recevant les reflets de couleurs. Une douce bande sonore en 37 langues procure une intimité au lieu. L’installation s’appelle « Excentrique(s) », rappelant le cercle, figure géométrique à l’origine de la conception de la nef (sa coupole, ses escaliers, ses arcades). Monumental, comme le lieu l’exige, et un Buren très créatif.
Nef du Grand Palais (www.monumenta.com), le lundi et le mercredi de 10 à 19 heures, du jeudi au dimanche jusqu’à minuit, fermé le mardi. Jusqu’au 21 juin.
Dies irae, Paolo Pellegrin
La colère de Dieu. Il en sera ainsi lorsque, au jour du Jugement dernier, les hommes seront jugés pour leurs actes, pour ceux que Paolo Pellegrin présente en 200 tirages noirs et blancs très contrastés, ses « archives de notre mémoire collective », les guerres et catastrophes des dernières années : le Cambodge (1998), le Kosovo (1999-2001), l’Irak (2003), le Darfour (2004), la Palestine/Cisjordanie (2002-2004), l’ouragan Katrina (2005), le tsunami (2005), Gaza (2005), Haïti (1995-2010), l’Afghanistan et le Liban (2006), l’Iran (2009). Né à Rome en 1964, Pellegrin s’oriente vers le photojournalisme après des études d’architecture et de photos et se fait connaître par ses reportages sur l’immigration, le sida, le terrorisme et la pornographie. Membre de l’agence Magnum depuis 2005, lauréat de nombreux prix dont le World Press Photo, il travaille pour le magazine « Newsweek ».
Maison européenne de la photographie (5/7, rue de Fourcy, 4e, tél. 01.44.78.75.00, www.mep-fr.org), tous les jours, sauf lundi et mardi, de 11 à 20 heures. Jusqu’au 17 juin.
Les maîtres du désordre
Maîtriser le malheur revient à prétendre pouvoir mettre de l’ordre dans le désordre (catastrophes naturelles, mort violente, maladies...) présent depuis toujours dans toutes les civilisations. C’est le pouvoir des initiés qui communiquent avec les esprits du monde invisible par des rituels. Ces pratiques persistent, comme le rappelle le livre de l’anthropologue spécialiste du chamanisme et de la possession Bertrand Hell, à qui l’exposition emprunte le titre. Trois cents objets ethnologiques représentant ou participant des pratiques chamaniques de toutes cultures et les œuvres d’une vingtaine d’artistes contemporains (parmi lesquels Annette Messager, Anna Halprin, Thomas Hirschhorn – photo) explorent dans le parcours tubulaire informe des architectes Jakob et MacFarlane le désordre du monde, sa maîtrise et la catharsis. Un parcours envoûtant !
Musée du quai Branly (tél. 01.56.61.70.00, www.quaibranly.fr), mardi, mercredi et dimanche de 11 à 19 heures, du jeudi au samedi jusqu’à 21 heures. Jusqu’au 29 juillet.
DJ et médecin, Vincent Attalin a électrisé le passage de la flamme olympique à Montpellier
Spécial Vacances d’été
À bicyclette, en avant toute
Traditions carabines et crise de l’hôpital : une jeune radiologue se raconte dans un récit illustré
Une chirurgienne aux nombreux secrets victime d’un « homejacking » dans une mini-série