Une grande exposition à Paris

Dans le tombeau de Toutânkhamon

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Publié le 25/03/2019

C’est un événement, comme l’avait été en 1967 une première présentation de ce trésor, celui de Toutânkhamon, pharaon de la XVIIIe dynastie égyptienne, dont la tombe, la seule retrouvée intacte, est découverte  en 1922 par le Britannique Howard Carter, financé par Lord Carnarvon.

Toutânkhamon n’est pourtant pas un grand pharaon – ce qui laisse imaginer les trésors que devaient recéler les autres tombes. Il est né vers 1340 avant J.-C. Son père hérétique Akhenaton avait voulu supprimer le culte du dieu Amon, que le fils rétablit en reconstruisant d’anciens temples à Karnak et à Louxor. Marié à sa sœur, fille de Néfertiti, Toutânkhamon meurt à 19 ans d’une infection à la jambe, des suites d’une fracture, après avoir contracté le paludisme. Aucun pharaon n’a fait l’objet d’autant de recherches scientifiques, IRM, analyses ADN… Lesquelles ont confirmé aussi que les deux corps de nouveau-nés dans sa tombe étaient ses filles.

Dans une présentation spectaculaire, avec les parois du tombeau projetées sur les murs, l'exposition de la Grande Halle de la Villette réunit 150 objets, parmi les plus précieux, sur les 5 398 que contenait la tombe. Le ministère des Antiquités égyptiennes, en collaboration avec le musée du Louvre, leur offre une tournée mondiale, avant leur installation définitive dans le Grand Musée égyptien, en construction à côté des pyramides de Gizeh et que l'exposition contribue à financer.

La mort est pour les anciens Égyptiens une nouvelle naissance. Le pharaon est entouré de sculptures, mobiliers, objets rituels qui doivent lui permettre d’accéder à la vie éternelle. À l’entrée, la statue du dieu Amon le protège et, selon la tradition, le visage du dieu est celui du pharaon, car il est l’émanation de son pouvoir. Suivent dans les différentes chambres les objets aux pouvoirs magiques préparés par les prêtres, bustes, trompettes en argent, fauteuil en ébène et en ivoire, lit en bois doré…

Après avoir franchi douze portes grâce à un bouclier de cérémonie et des armes diverses, le pharaon arrive, entouré des dieux, pour la pesée du cœur présidée par Osiris. La statue de Toutânkhamon en Gardien à la peau noire (photo) recouverte du limon de la vallée du Nil indique qu’il a réussi sa traversée et qu’il parvient à la vie éternelle.

On accède alors au trésor, la chambre funéraire. Au milieu d’amulettes et d’objets précieux, les chaouabtis, statuettes à son service dans l’au-delà, entourent le « vase », canope en or massif et en forme de sarcophage qui contenait ses entrailles.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Grande Halle de la Villette, jusqu'au 15 septembre

https://expo-toutankhamon.fr/

 

Caroline Chaine

Source : Le Quotidien du médecin: 9735