LIVRES - Romans historiques

Des destins toujours recommencés

Publié le 29/05/2012
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DANS « LES LYS POURPRES » (1), on découvre, sous la plume de Karin Hann, un portrait inédit de Catherine de Médicis, en femme intelligente, discrète et cultivée, qui a su déjouer tous les pièges de la cour de France. Des pièges d’autant plus tortueux qu’ils sont le fruit de la haine que se vouent la maîtresse du roi François Ier, Anne de Pisseleu, et la maîtresse de son époux, le futur Henri II, Diane de Poitiers. Des joutes d’alcôve qui se répercutent dans les chancelleries et dont Catherine est l’enjeu. Un roman évidemment très sensuel mais aussi très documenté, qui participe à la réhabilitation de la reine controversée.

Premier volume d’une série signée Benoît Abtey, « les Secrets de d’Artagnan », « Don Juan de Tolède, mousquetaire du Roi » (2) est d’abord un roman d’aventures, rythmé par de nombreux mystères et rebondissements,et dont le narrateur est rien nul autre que d’Artagnan. Le vieil homme raconte chaque soir au jeune Louis XIV, contraint de fuir Paris pendant la Fronde, une page du passé. L’histoire du jour tourne autour d’un singulier cavalier, courageux, séduisant, audacieux... et mystérieux.

Dans « la Revanche de Blanche » (3), Emmanuelle de Boysson livre un beau portrait de femme, Blanche de La Motte, qui deviendra comédienne dans la troupe de Molière, qu’elle quittera pour Racine. On pénètre donc dans les coulisses du théâtre de cette fin du XVIIsiècle mais aussi dans celles de la cour : son amitié avec la Montespan, entre fascination et rivalité, l’entraînera dans les pires intrigues et l’affaire des poisons.

C’était hier.

Les héroïnes se suivent et se ressemblent, ou pas. Des siècles plus tard, c’est à Flora Tristan que Nicole Avril rend hommage, dans « Brune » (4). Pour elle, même si Flora Tristan a vécu dans la première moitié du XIXe siècle, « elle n’est pas notre contemporaine, elle nous devance ». Le roman de cette battante la montre seule en route vers le Pérou, le pays de son père, un voyage initiatique qui lui inspirera « les Pérégrinations d’une paria » et lui vaudra une balle dans le dos de son mari. Surtout, après un voyage à Londres, elle sera la première femme à voir dans la révolution industrielle l’avenir de la France et à établir un lien entre socialisme et féminisme.

Dans la même veine, Didier Daeninckx nous fait découvrir un personnage aussi extraordinaire que méconnu : Maxime Lisbonne. C’est lui-même qui, dans « le Banquet des affamés » (5), raconte sa vie à mille facettes. Il a été un homme de guerre et un homme de théâtre, directeur des Bouffes-du-Noir, un héros des barricades de la Commune et un forçat en Nouvelle-Calédonie, journaliste –  avec « l’Ami du Peuple », dans lequel il prône la révolution sociale –, directeur de cabarets, inventeur du théâtre déshabillé, prétendant à la députation pour finir comme débitant de tabac...

Au-delà des frontières.

Dans l’Italie de la toute fin du XVsiècle, le poison est aussi à l’honneur avec une nouvelle aventure de Francesca, l’héroïne de Sara Poole, qui a pour fonction d’être l’empoisonneuse de la tristement célèbre famille des Borgia. Après avoir aidé à l’ascension de Rodrigo Borgia au trône de Saint-Pierre, Francesca doit, dans « la Trahison des Borgia » (6), déjouer un complot visant à anéantir la famille et à s’emparer du contrôle de la chrétienté.

Plus près de la réalité, dans la série « les Chevaliers des mers », Patrick Girard s’intéresse à un oublié de l’histoire, « Fernand de Magellan - L’inventeur du monde » (7). Il rappelle comment ce gentilhomme portugais désargenté, après avoir été blessé et rendu inapte au métier des armes, a dû se tourner vers l’Espagne et le futur Charles Quint pour atteindre les Moluques et les fameuses épices, après trois ans de navigation vers l’Ouest et en découvrant sur son chemin le détroit qui porte son nom. Pour l’auteur, il est plus qu’un navigateur et un explorateur, un Don Quichotte des mers.

Dans « Mille milliards de pas » (8), Michel Gardère raconte une bien belle histoire, celle de trois chrétiens d’Iran qui sont venus à pied jusqu’en France, après 250 jours de marche, pour trouver l’argent qui sauverait leur village de l’extrême misère. L’histoire est non seulement généreuse et insensée – ils avaient pour mission de retrouver un certain Jouannin, consul de l’empereur Napoléon, qui avait promis à l’un des anciens aide et assistance avant de repartir pour la France – mais véridique. Une épopée truculente et une belle leçon de vie.

On retourne à la fantaisie en foulant « les Neiges de Toula » (9), de Jean-Baptiste Bester, qui se déroule en Russie dans les années 1860. On suit les aventures du descendant d’une puissante famille après qu’il s’est enfui avec une serve dont il est épris, ses démêlés avec un jeune prince arrogant et dangereux et sa mission, pour se racheter, d’infiltrer un dangereux groupuscule terroriste qui projette d’assassiner le tsar.

(1) Éditions du Rocher, 319 p., 20 euros.

(2) Flammarion, 738 p., 23 euros.

(3) Flammarion, 406 p., 21,90 euros.

(4) Plon,274 p., 19,50 euros.

(5) Gallimard, 233 p., 18 euros.

(6) MA Éditions, 419 p., 20 euros.

(7) Éditions N°1, 444 p., 21,50 euros.

(8) Presses de la Cité, 355 p., 20,50 euros.

(9) Calmann-Lévy, 377 p., 19,90 euros.

MARTINE FRENEUIL

Source : Le Quotidien du Médecin: 9132