DE NOTRE CORRESPONDANTE
ON ESTIME actuellement à 6 500 le nombre de personnes handicapées accueillies dans des établissements spécialisés belges, parmi lesquelles 68 % de personnes originaires du Nord-Pas-de-Calais. Les personnes âgées, quant à elles, sont au nombre de 1 600, dont 80 % de régionaux. Si ces chiffres sont assez difficiles à évaluer (aucun recensement fiable n’étant effectué), ils sont en tout cas assez élevés pour poser question au gouvernement français.
Nicolas Sarkozy ayant annoncé son intention de résoudre ce problème, lors de la conférence nationale sur le handicap, une mission a été confiée à la députée du Nord, Cécile Gallez, pour comprendre les raisons de cet exode de l’autre côté de la frontière.
Le manque de places explique partiellement le phénomène. La prise en charge de l’autisme, par exemple, est assurée depuis de nombreuses années en Belgique alors qu’elle est balbutiante en France. Nombre de parents sont donc contraints d’adopter cette solution pour leur enfant. « Mais le choix de la Belgique est parfois motivé par les méthodes de prise en charge, explique l’élue. Les Belges abordent le handicap sous l’angle médico-éducatif, alors qu’en France, on médicalise davantage. »
Pour l’accueil des personnes âgées, l’approche est également différente : celles-ci ne sont pas obligées de changer de maison lorsqu’elles deviennent dépendantes, c’est la prise en charge qui est médicalisée en fonction des besoins. Par ailleurs, les structures belges, de petite taille, sont jugées plus conviviales et chaleureuses qu’en France.
Des différences qualitatives qui motiveront toujours le flux de personnes âgées vers la Belgique, même si la France augmente son nombre de places.
Coordination des inspections.
Partant de ce constat, Valérie Létard préconise un certain nombre de mesures pour améliorer l’accueil des Français outre-Quiévrain. Outre un meilleur recensement de la population concernée, elle souhaite mieux encadrer la prise en charge des Français en Belgique, pour en garantir la qualité. Un accord-cadre va être signé avec la région wallonne pour coordonner les échanges de données entre les deux pays et, surtout, les inspections des établissements.
Pour les personnes orientées vers des établissements financés par l’assurance-maladie, un dispositif unique de conventionnement et de paiement des prises en charge va être mis en place, afin de simplifier les procédures administratives actuellement très complexes.
Plus globalement, la secrétaire d’État souhaite voir la France s’inspirer des bonnes pratiques en cours chez nos voisins. Avec un taux d’encadrement sensiblement identique et des prix de journée légèrement inférieurs, la Belgique fait en effet mieux que la France. Personnel plus polyvalent, hébergement plus chaleureux, prise en charge individualisée… Les Français ne partent pas sans raison finir leurs jours en Belgique.
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