LIVRES - Thrillers à la française

Des suspenses sans frontières

Publié le 20/11/2012
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* Avec Olivier Truc, journaliste en poste à Stockholm depuis dix-huit ans, l’ailleurs est blanc et sauvage. « Le Dernier Lapon » (1) a pour cadre la toundra en plein hiver : un tambour de chaman, don d’un compagnon de Paul-Émile Victor, a été volé, tandis qu’un éleveur de rennes a été tué. Les pistes sont nombreuses, des fondamentalistes protestants qui n’en finissent pas de combattre le paganisme aux indépendantistes sami, à moins qu’il ne faille remonter à l’année 1939, date de l’expédition de Victor. Un roman puissant et documenté, qui confronte modernité et tradition.

* Le feu d’un volcan islandais qui s’est réveillé est à l’origine du don de « Kaleb » (2), du nom du jeune héros imaginé par Myra Eljundir (le pseudonyme d’« un auteur francophone de talent »). « Déconseillé aux âmes sensibles et aux moins de 15 ans », le roman montre comment cet adolescent, tellement séduisant, utilise son don d’empathie pour manipuler les gens pour le pire plus souvent que pour le meilleur. Les amateurs de mythologies et de fantastique devront cependant attendre les deux autres tomes de la trilogie pour savoir le fin mot de l’histoire.

* Majorque est le cadre du nouveau suspense de Martin Solanes, le pseudonyme, encore, d’une romancière française. « Par le sang de l’ermite » (3) a pour point de départ la découverte du cadavre mutilé d’un moine, dans le saint ermitage de Valdemossa. Alors que la saison touristique s’annonce, la piste terroriste est redoutée. Mais le sang de l’ermite ne cache-t-il pas un autre terrible secret de la grande île des Baléares (où l’auteur vit une partie de l’année depuis près de vingt ans) ?

* Auteur de best-sellers, depuis « la Chambre des morts » en 2006, jusqu’à « Vertiges » l’année dernière et bien sûr avec le diptyque « le Syndrome (E) » et « GATACA », Franck Thilliez s’aventure, dans « Atomka » (4), et des pays de l’Est à nos montagnes, vers cette frontière très fine où se termine la vie et où débute la mort. L’atome est au cœur du sujet et ses personnages sont son couple fétiche, Lucie Henebelle et Franck Sharko. L’affaire débute par la découverte d’un journaliste enfermé dans son congélateur, qui rappelle les cas de victimes jetées vivantes dans des lacs gelés, dix ans auparavant.

Une doulce France pas très tranquille.

* Le romancier, poète et essayiste originaire du Congo-Brazzaville Alain Manbackou, qui vient d’être récompensé par l’Académie Française pour l’ensemble de son œuvre, a sacrifié, avec « Tais-toi et meurs » (5), aux codes de la collection « Vendredi 13 », où l’action tourne autour de cette date fétiche. Son héros est un jeune Congolais fraîchement débarqué à Paris, où un compatriote l’initie au monde des combines souterraines. Jusqu’à ce jour fatidique où l’horreur succédera à la vie facile après qu’il a été témoin de la défenestration d’une jeune femme.

* La Corse est loin d’être une île tranquille, on le sait. Alix Deniger, qui a traqué, entre autres et en bientôt trente années dans la police, des autonomistes, en témoigne aujourd’hui dans « I Cursini » (6), un thriller qui lève le voile sur la situation politique des insulaires. Pour mieux s’y retrouver entre autonomistes, indépendantistes et clandestins, nationalisme et grand banditisme, sans oublier les différentes polices. Étant entendu, précise l’auteur, que « j’ai probablement mélangé les sigles, les noms, les affaires et les situations ».

* Après les Pyrénées, où se situait l’action de « Glacé », premier prix du festival Polar 2011 de Cognac, Bernard Minier met en vedette dans « le Cercle » (7), le Sud-Ouest de son enfance. Un Sud-Ouest à la fois très réel et imaginaire, puisque, dans la petite ville universitaire de Marsac, un professeur de civilisation antique est assassiné tandis que, non loin, un éleveur de chiens est dévoré par ses animaux. On est plongé d’emblée dans un univers de ténèbres, de peur et de folie, en compagnie une nouvelle fois du commandant Servaz, toujours acharné à questionner les apparences pour découvrir la vérité.

* Avec Valentin Musso – frère de Guillaume Musso, il enseigne la littérature dans les Alpes-Maritimes –, le dépaysement est aussi dans le temps puisque « le Murmure de l’Ogre » (8) se déroule à Nice, en 1922. Le roman est une course contre la montre pour remonter la piste d’un tueur en série, qui s’attaque notamment aux enfants et qui suit un rituel inspiré de récits de l’Antiquité sur la descente des mortels dans le monde des Enfers. Une enquête policière épaulée par un spécialiste des pathologies mentales de l’hôpital Sainte-Anne, venu exprès de Paris.

(1) Métailié, 453 p., 22 euros.

(2) Robert Laffont, 442 p., 18 euros.

(3) Flammarion, 314 p., 19,90 euros.

(4) Fleuve Noir, 598 p., 21,90 euros.

(5) La Branche, 221 p., 15 euros.

(6) Gallimard, 288 p., 16,90 euros.

(7) XO Éditions, 560 p., 20,90 euros.

(8) Seuil, 428 p., 19,90 euros.

MARTINE FRENEUIL
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Source : Le Quotidien du Médecin: 9192