Autour du rock

Deux icones et un florilège

Par
Publié le 30/04/2018
Article réservé aux abonnés
Jazz2-Van Morrison

Jazz2-Van Morrison

Jazz1-Willie Nelson

Jazz1-Willie Nelson
Crédit photo : DR

Jazz3-Dylan

Jazz3-Dylan

En un peu plus de six mois, Van Morrison aura sorti pas moins de trois albums studio : « Roll With The Punches », « Versatile » et, dernier en date, « You're Driving Me Crazy » (Legacy/Sony Music). Trois disques qui ont plusieurs points communs : le blues et le jazz, les racines musicales du chanteur septuagénaire originaire de Belfast, et le rock, dont il a été l'une des stars au sein du groupe Them, à l'apogée du British Rock dans les années 1960-1970.

Pour son dernier opus, Van Morrison s'est associé au trompettiste et organiste (Hammond B3) Joey DeFrancesco, dont le nom est lié à ceux de Miles Davis, Larry Coryell, John McLaughlin, George Benson ou encore David Sanborn. Sans véritable surprise, mais avec beaucoup de swing, de groove, d'inspiration électrisante et d'originalité, ce disque re-imagine certains grands standards du jazz, des classiques du blues et de belles raretés tirées du répertoire personnel du chanteur. Un petit bijou qui va rendre fou ses fans !

Le bilan

À 85 ans (depuis le 29 avril), Willie Nelson est l'une des dernières figures légendaires de la musique country'n'western, laquelle possède son public aux États-Unis mais est décriée en France parce que supposée représentative d'une Amérique de « bouseux » (Rednecks), essentiellement blanche. Après une fructueuse carrière de plus d'un demi-siècle, le guitariste/chanteur/compositeur du Texas vient d'enregistrer un album, « Last Man Standing » (Legacy/Sony Music), qui pourrait s'apparenter à une forme de bilan comme à un legs.

À travers onze compositions originales (co-écrites avec son producteur Buddy Cannon), le musicien, souvent engagé, s'interroge, de cette voix quelque peu nasillarde mais si sensuelle, sur le sens de sa vie, le temps qui passe, ses joies et ses peines. Chaque mot et chaque note comptent, pesés et analysés par une icone toujours debout, bien vaillante, qui n'a rien perdu de sa ferveur.

Une compilation

Après une compilation consacrée à Jimi Hendrix, dans des versions jazzy, et avant une autre dédiée à Nina Simone (« The Jazz Diva », double CD pour les 15 ans de la disparition de la pianiste/chanteuse), le journaliste et homme de radio Lionel Eskenazi vient de réaliser « Dylan in Jazz » (Wagram Music). Un florilège qui permet de découvrir que le prix de Nobel de littérature a souvent fasciné musicalement les jazzmen, chanteuses et chanteurs.

Si les vocalistes comme Abbey Lincoln (avec une belle reprise de « Mr. Tambourine Man »), les Neville Brothers, Eric Bibb, Caecily Norby et Louisa Bey, s'arrogent des interprétations originales, les reprises par Joshua Redman, Keith Jarrett, Bill Frisell, Stanley Turrentine et, plus récemment, par le super groupe Hudson (Jack DeJohnette, batterie, Larry Grenadier, contrebasse, John Medeski, piano, John Scofield, guitare) avec le célèbre « Lay Lady Lay », montrent à quel point des hymnes de la chanson engagée peuvent devenir de nouveaux standards du jazz. Étonnant ! 

 

Didier Pennequin

Source : Le Quotidien du médecin: 9661