Dans le match entre une école de jazz latine et/ou ibérique exubérante, au sang chaud, et celle nordique, plus calme, zen et réfléchie, qui gagnerait la partie ? Contre toute attente, c'est la version septentrionale qui l'emporte. Ainsi quand le contrebassiste-violoncelliste suédois Lars Danielsson rencontre le trompettiste-bugliste sarde Paolo Fresu : l'atmosphère qui se dégage de leur étonnant dernier album, « Summerwind » (ACT/Pias), composé de quinze courtes pièces, relève de l'intimité, de la sérénité et d'une forme de musique très apaisée.
Les échanges entre les deux merveilleux solistes, aux sonorités délicates, subtiles et singulières, enchantent ces compositions personnelles et ces chansons ou mélodies traditionnelles venues de divers horizons. Le souffle raffiné et hypermélodieux du trompettiste-bugliste coïncide parfaitement avec le frottement souple et expressif des cordes de son complice. La preuve est apportée par leur version très davisienne et mélodieuse du standard « Autumn Leaves » (« les Feuilles mortes »). Une musique à la fois fraîche et apaisante.
Une ambiance quasi similaire émane de « Pieris » (Stunt Records/Una Volta Music), du contrebassiste danois Jesper Bodilsen, associé pour l'occasion à son compatriote le batteur Martin Maretti Andersen et au pianiste catalan Marco Mezquida.
Ce trio, classique dans sa forme, pratique un jazz dans lequel les chemins du Sud croisent ceux du Nord. Ou quand la chaleur péninsulaire prend un coup de froid et le flegme nordique se réchauffe. Une alchimie surprenante et inattendue élaborée par un trio homogène, attentionné, méticuleux, poétique et inspiré. Le contraste trouve toute sa dimension sophistiquée dans « Joy », une des sept compositions collectives (avec deux reprises, « Peace », d'Horace Silver, et « Piensa en mi », interprété par Luz Casal), à l'univers mélodique et harmonique proche de Keith Jarrett. Un touché pianistique plein de dextérité, doublé d'un court mais expressif solo de basse.
Méditation
Anciennes chansons populaires, chants religieux nordiques, chorals de Bach et autres sources d'inspiration d'approche traditionnelle forment régulièrement le menu des disques du pianiste norvégien Tord Gustavsen.
À la tête de son trio (Sigurd Hole, contrebasse, qui remplace Mats Eilersten, Jarle Vespestad, batterie), le leader vient de graver « The Other Side » (ECM/Universal), un magnifique recueil de douze pièces (dont sept de sa plume). Odes à la lenteur, à la contemplation, à la respiration, à la méditation, à l'élévation et à l'évasion spirituelle. Ici, pas de rythmes surmultipliés, pas de groove démesuré, tout simplement une délicieuse impression de laisser son esprit vagabonder, errer, divaguer vers un monde musical onirique et parfois extatique.
Un CD d'une rare élégance aux mélodies dépouillées mais, ô combien, riches en émotion.
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