Détentrice de deux prestigieux Grammy Awards dans la catégorie « Jazz vocal », en 2014 et 2018, et du prix Django-Reinhardt 2017 de l'Académie du Jazz en France, la Franco-Américaine Cécile McLorin Salvant, a très souvent orienté son répertoire vers les standards.
Une formule gagnante que la chanteuse à la voix chaude, ronde et colorée, capable de franchir avec brio toutes les octaves, de swinguer et de scatter, reprend pour « The Window » (Mack Avenue/PIAS). Excellemment et simplement accompagnée par Sullivan Fortner, ancien pianiste (et organiste) régulier du Quintet de Roy Hargrove, et avec, pour un titre, la saxophoniste-ténor chilienne Melissa Aldana, la jeune femme revisite avec une élégance toute personnelle des classiques du répertoire de Cole Porter, Richard Rodgers/Oscar Hammerstein, Leonard Bernstein, Stevie Wonder. Une ode à l'amour et à l'émotion vraie.
Souvent, le travail en duo conduit à une esthétique musicale qui approche des sphères relativement abstraites. C'est cette dernière impression qui ressort à l'écoute de « Temporary Kings » (ECM/Universal), le dernier CD de Mark Turner et Ethan Iverson. À l'exception d'une reprise (« Dixie's Dilemna », de Warne Marsh), le saxophoniste-ténor et le pianiste explorent leurs propres compositions avec un sens épuré et millimétré de l'échange. Si l'on distingue parfois des effluves de jazz, voire de blues, dans les titres originaux, il en ressort surtout une musique, certes intimiste, mais très conceptuelle, compliquée et parfois hermétique. Sans jamais nuire à la qualité créative des brillants protagonistes. Le duo sera en concert à Paris (Duc des Lombards), les 23 et 24 octobre.
Autres atmosphères
C'est un univers totalement différent qui se dégage de « WeTwo » (Jazz&People/PIAS), la dernière production de Dmitry Baevsky et Jeb Patton. En reprenant d'entrée « Swingin' the Samba » d'Horace Silver, le saxophoniste-alto, originaire de Saint-Pétersbourg mais partageant son temps entre New York et l'Europe, et le pianiste américain, qui se connaissent de longue date, affichent leurs goûts et une évidente complicité pour l'esprit jazz.
Le contenu de l'album – autour de McCoy Tyner, Duke Ellington, Cole Porter et Charlie Parker notamment – confirme leur volonté de croiser leurs talents et d'échanger avec conviction et ferveur sur des thèmes pour certains chargés d'histoire. Un disque qui respire et transpire l'essence du jazz. Une réussite. Rendez-vous le 23 octobre à Eaubonne Jazz, le 26 à Viviers et le 9 novembre à Palaiseau.
Cet esprit jazz est aussi omniprésent dans « Thanks A Million » (Gazebo/L'Autre Distribution), du tandem Eric Le Lann et Paul Lay. Et pour cause ! C'est un vibrant hommage à Louis Armstrong, par un trompettiste installé sur la scène française depuis plus de trois décennies et qui a travaillé avec des jazzmen aussi prestigieux que Martial Solal, Dexter Gordon, Herbie Hancock, Archie Shepp ou Mike Stern, et un pianiste reconnu dont le talent ne cesse de s'affirmer.
Tous deux font revivre avec beaucoup de sensibilité et de complémentarité des tubes du répertoire du grand Satchmo, à l'image de « Mack The Knife », « Dinah » ou « St. James Infirmary ». Et aussi deux originaux rendant mélodiquement grâce à l'un des pionniers du jazz. Une belle évocation ! En concert le 7 novembre à Paris (Bal Blomet) et le 28 à Marseille).
DJ et médecin, Vincent Attalin a électrisé le passage de la flamme olympique à Montpellier
Spécial Vacances d’été
À bicyclette, en avant toute
Traditions carabines et crise de l’hôpital : une jeune radiologue se raconte dans un récit illustré
Une chirurgienne aux nombreux secrets victime d’un « homejacking » dans une mini-série