Cinq spectacles sur scène à Paris

Faites vos choix !

Par
Publié le 11/09/2020

Malgré des mesures contraignantes, les salles reprennent leur activité à Paris. Des créations, des reprises, dont un formidable travail de l’écrivain Édouard Louis avec Thomas Ostermeier.

Édouard Louis dans « Qui a tué mon père »

Édouard Louis dans « Qui a tué mon père »
Crédit photo : JEAN-LOUIS FERNANDEZ

Dès la première semaine de septembre, le public a été au rendez-vous et dans certaines salles il a fallu refuser des spectateurs, car les jauges, avec l’obligation de respecter la distanciation, sont très réduites. Dans un entretien au « Monde » du 5 septembre, la ministre de la Culture Roselyne Bachelot explique cependant qu'« on ne va pas demander au Théâtre de Poche-Montparnasse d’appliquer les mêmes règles qu’à la Philharmonie », laissant entendre que les strictes décisions qui ligotent les petites salles pourraient être assouplies.

La ministre précise que 220 millions d’euros sont destinés au soutien du spectacle vivant et 100 millions d’euros à compenser les pertes d’exploitation des salles (cinéma compris). Mais le moyen le plus simple d’aider le théâtre, c’est d’assister à des représentations. Ne manquez pas la version très bouleversante, par l’écrivain Édouard Louis, de son livre « Qui a tué mon père » (Seuil, 2018).

Nous avons assisté à la première étape du travail, un spectacle achevé en fait, et très émouvant, en février dernier au Théâtre des Abbesses. C’est Thomas Ostermeier, qui présentait alors la production en allemand d’« Histoire de la violence » (« le Quotidien du médecin » du 13 février), qui dirigeait Édouard Louis, mettait en scène le récit et son auteur. Musique, vidéo, présence forte de l’écrivain disant son propre texte, tout fait de ce moment quelque chose de très rare, de très puissant. Du théâtre très corsé. À applaudir aux Abbesses (1) jusqu’au 26 septembre.

Autre reprise d’un spectacle étonnant, « Contes et légendes », de Joël Pommerat. Une création qui interroge la présence auprès de nous de l’intelligence artificielle, des robots, des nouvelles technologies. On est dans un univers d’adolescence dans lequel les adultes s’interrogent et sont parfois relayés par des androïdes. Un monde d’autant plus troublant que Joël Pommerat se plaît à nous égarer en dirigeant un groupe de comédiennes fabuleuses. À voir ou revoir aux Bouffes du Nord (2) jusqu’au 10 octobre.

Au Lucernaire (3), des créations, comme la mise en scène par Sylvie Blotnikas de « Boule de suif » de Maupassant. C’est le très fin André Salzet qui dit cette nouvelle, dont on dégustera la magnifique écriture jusqu’au 18 octobre. Autre proposition, pour s’amuser franchement, reprise de la version enlevée et gamine de « la Cagnotte » d’Eugène Labiche par Thierry Jahn et ses amis, jusqu’au 1er novembre. Et tout aussi bien interprété, dans un autre registre, « le Square » de Marguerite Duras, adapté et mis en scène par Bertrand Marcos, qui dirige la jeune Mélanie Bernier et le magnifique Dominique Pinon, dans cette brève rencontre très sensible à voir jusqu’au 8 novembre.

 

 

 

 

 

 

(1) Tél. 01.42.74.22.77, theatredelaville-paris.com

(2) Tél. 01.46.07.34.50, bouffesdunord.com

(3) Tél. 01.45.44.57.34, lucernaire.fr

 

Armelle Héliot

Source : Le Quotidien du médecin