Chants de Noël, Nina Simone, Chick Corea

Fêtes de la musique

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Publié le 10/12/2021
Une évocation des chants de Noël par un grand orchestre, un coffret sur une passionaria du jazz et un hommage à un grand pianiste.

* Il est dans la tradition anglo-saxonne de célébrer Noël à travers des chansons devenues au fil du temps des standards. The Amazing Keystone Big Band, grand orchestre français créé en 2010 sous la houlette notamment de Jon Boutellier (sax) et Fred Nardin (piano), s'est conformé à ce cérémonial en enregistrant « Christmas Celebration » (Nome/L'Autre Distribution). Les dix-sept musiciens de l'ensemble, plus des invités comme Célia Kameni et Pablo Campos (vocal), revisitent des mélodies impérissables du répertoire de saison. C'est avec un swing puissant et énergique, agrémenté de quelques soli tout aussi vigoureux et inspirés, que l'AKBB, Victoire du Jazz en 2018, reprend « Let it Snow », « Santa Claus is coming to Town », « Jingle Bells » ou « Douce nuit ». Le swing au pied du sapin. Concerts à Paris, soirée TSF Jazz le 13 décembre, puis à la Philharmonie les 19 et 20, au Duc des Lombards du 21 au 23, avant le Bal Blomet le 22 janvier.

* Égérie de la lutte pour les droits civiques aux États-Unis, Nina Simone (1933-2003), née Eunice Kathleen Waymon, fut, sur sa fin de carrière et de vie, une personnalité capricieuse, ingérable voire extrêmement violente. « Nina Simone - Nina's Blues 1959-1962 » (coffret 4 CD, Frémeaux & Associés) couvre les débuts prometteurs de la pianiste/chanteuse avant son engagement politique et ses frasques. Curieusement, durant cette période faste, le répertoire de la passionaria du jazz se composait presque exclusivement de reprises de compositions de Duke Ellington/Billy Strayhorn, des frères Gershwin, de standards ou de chants traditionnels, assortis de quelques thèmes personnels. Une époque très swing et jazz, qui était pour elle « un terme blanc pour parler des Noirs » !

* Disparu l'hiver dernier, à quelques mois de ses 80 ans, le pianiste/claviériste Armando « Chick » Corea fut l'une des dernières véritables légendes du jazz. Dans « Chick Corea » (Éditions du Layeur, 280 p., 34 €), le musicologue Ludovic Florin retrace, à travers les pochettes des albums du leader, la vie musicale d'un instrumentiste, commencée aux côtés de Miles Davis dans les années 1960, développée avec le jazz-rock et fusion, dont il fut l'un des principaux artisans, jusqu'au retour aux sources d'une forme plus acoustique du jazz. En perpétuelle évolution. L'itinéraire d'un enfant gâté à l'œuvre tentaculaire.

 

 

Didier Pennequin

Source : Le Quotidien du médecin