Quartet, trio ou duo

Groupes à géométrie variable

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Publié le 26/11/2021
Quartet (Barney Wilen), trio (MLB, Maillard/Luc/Belmondo), duo (Pierre Christophe/Hugo Lippi) : une palette de combinaisons.

* Entré dans la grande histoire du jazz grâce à sa participation à la musique d'« Ascenseur pour l'échafaud » écrite par Miles Davis en 1957, Bernard Jean dit Barney Wilen (1937-1996) a été semblable à un phénix tout au long de sa carrière. Entre passage à vide et renaissance, il a fallu la parution de l'incontournable BD musicale « la Note Bleue », en 1987, pour que le saxophoniste-ténor/soprano et compositeur retrouve sa notoriété et son aura. Il enregistre la même année « French Ballads » (réédition Elemental Music), en compagnie de Michel Graillier (piano), Ricardo Del Fra (contrebasse) et Sangoma Everett (batterie). Un vibrant hommage, tout en douceur et d'une sonorité de velours exceptionnelle, à des succès immortels, de « l'Âme des poètes » à « Syracuse » en passant par « les Feuilles mortes » (devenu « Autumn Leaves », un standard du jazz).

* L'art du trio se conjugue en plusieurs déclinaisons. Dernière en date, celle du MLB Trio, soit Thierry Maillard (piano/claviers), Sylvain Luc (guitares) et Stéphane Belmondo (trompette/bugle), l'élite de la crème des jazzmen français. Le résultat de cette association inédite se nomme « Birka » (Ilona Records/L'Autre Distribution). Quinze courtes voire très courtes compositions originales, très mélodieuses, écrites par chacun des coleaders. Qui nous emmènent en promenade dans un jazz feutré, délicat et subtil, sublimé par l'exigence et la grâce stylistique de chacun des solistes à l'écoute de ses partenaires, pour une aventure musicale à la fois pleine de saveur et d'un swing léger aussi discret qu'efficace.

* Quand deux lauréats du prix Django Reinhardt de l'Académie du jazz, Pierre Christophe (piano, 2007) et Hugo Lippi (guitare, 2010), se rencontrent, que peuvent-ils se raconter ? Leurs histoires, secrets, échanges et communion sont dévoilés dans « Flowing » (Camille Production/Socadisc). Les deux virtuoses, marqués par l'essence du jazz et l'évocation de glorieux aînés, rivalisent d'adresse, de subtiles, feutrées et élégantes conversations, sur des compositions personnelles du pianiste, sollicitant ici ou là Chopin, Ravel, Ellington, Jobim voire McCartney. Aujourd'hui, le jazz se nourrit à toutes les sources et les deux instrumentistes, très inspirés et talentueux, participent à la construction du nouvel édifice. À applaudir à Paris le 1er décembre au Duc des Lombards..

Didier Pennequin

Source : Le Quotidien du médecin