Ce qui caractérise souvent le nouveau jazz anglais, c'est sa notion de « passerelle » (clin d'œil au tunnel sous la Manche ?) entre les musiques actuelles. Ainsi Ashley Henry. Encensé par le groupe français Christine and the Queens, dont il avait assuré les premières parties avant de le rejoindre momentanément, le jeune (26 ans) claviériste prodige londonien, enfant de la diaspora jamaïcaine, avoue que sa culture, « c'est le grime, le broken beat et les sound systems ». Traduction : des musiques hyperurbaines.
Mais pas seulement, car, comme cela s'entend dans son premier album, « Beautiful Vinyl Hunter » (Sony Music), le leader aime aussi embrasser d'autres styles, comme le jazz, la soul, le groove, le hip-hop, l'afrobeat, voire la pop. Il a tout digéré et, avec des invités de marque de la nouvelle génération (Theo Crocker, trompette, Makaya McCraven, batterie, le tandem Binker Golding et Moses Boyd, saxes & batterie, notamment), il construit une musique audacieuse et très mélangée.
Minimalisme
Bien différente est celle du Portico Quartet (Jack Wyllie, saxes, Duncan Bellamy, batterie, Milo Fitzpatrick contrebasse, Keir Vine, hang/percussions). Les membres de cette formation phare, née à Londres voici plus de dix ans, pratiquent une musique à la fois extatique, planante, hypnotique et minimaliste. Fortement influencée par le jazz, la world, l'électronique et les sonorités singulières. Il pourrait même y avoir du Pink Floyd dans leur démarche !
Une identité originale qui apparaît dans « Memory Streams » (Gondwana Records), leur dernier CD, qui est surtout un énorme travail collectif sur les sons, les rythmes, les climats et les atmosphères. Une expérience musicale atypique et surprenante que le groupe présentera sur la scène de la Gaité Lyrique le 23 octobre à Paris.
GoGo Penguin est également un groupe qui se démarque au sein de la scène jazz anglaise et internationale. Le trio originaire de Manchester (Chris Illingworth, piano, Nick Blacka, contrebasse, et Rob Turner, batterie) étonne et intrigue depuis sa création en 2012. Sa musique originale flirte à la fois avec le minimalisme et le répétitif, au milieu de riffs et de rythmes plutôt inattendus, qui gardent cependant des airs d'un swing décalé.
« Ocean In A Drop : Music For Film » (Blue Note/Universal), EP de 5 courts morceaux, concentre tous ces ingrédients. Et surtout met en lumière l'homogénéité et la synergie qui se dégagent du groupe, qui poursuit une aventure à la sonorité et résonance assez unique. Une musique à (re) découvrir et à apprécier en concert le 24 octobre au Café de la Danse à Paris.
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