Dans les galeries parisiennes (et au Bourget)

Kiefer, Michaux et des décorateurs

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Publié le 05/03/2021
Trois expositions à voir en région parisienne : Anselm Kiefer et le Camp du Drap d'or, Henri Michaux et la Chine et les années 1950-1980 de la Société des Artistes Décorateurs.
Michaux, encre de chine sur papier, 1960

Michaux, encre de chine sur papier, 1960
Crédit photo : GALERIE BERTHET-AITTOUARÈS

* Avec « Field of the Cloth of Gold », quatre nouvelles toiles monumentales exposées à la galerie Gagosian du Bourget, l’artiste allemand Anselm Kiefer, né en 1945, reste dans la grande histoire. Celle du Camp du Drap d'or, la rencontre organisée dans un champ par François 1er pour convaincre Henry VIII de s’allier à lui plutôt qu’à Charles Quint. Des toiles à l’huile et l’acrylique de près de 5 m sur 9, couvertes de feuilles d’or, avec les matériaux de prédilection de l'artiste, la paille qu’il photographie dans les champs, la cendre dont il apprécie la couleur. Kiefer est toujours dans un processus de construction et déconstruction, présence et absence, illusion et réalité (jusqu'au 28 mars, gagosian.com).

* Poète belge naturalisé français après un début d’études de médecine, Henri Michaux (1899-1984) fut aussi un peintre autodidacte. Il trouve dans la matérialité du geste et dans le trait du dessin une liberté qui prolonge l’écriture. Les lettres deviennent des signes. La galerie Berthet-Aittouarès expose trente de ses peintures sur papier à l’occasion du retour de Chine de plusieurs œuvres prêtées pour l’exposition « Henri Michaux-Mu Xin ». Le dialogue avec Mu Xin montrait la relation étroite entre l'auteur d'« Un barbare en Asie », écrit de retour d'un voyage en Extrême-Orient en 1939, et la culture chinoise (jusqu'au 10 avril, galerie-ba.com).

* La galerie Meubles et Lumières fête les 120 ans de la Société des Artistes Décorateurs avec 70 créations de ses membres des années 1950-1980, témoignant du développement de l’architecture d’intérieur et des apports de l’industrie. Nouveaux matériaux (chaise longue de Lionel Morgaine en Plexiglas), nouvelles techniques (basculement de la chaise de Bernard de Swarte) et grand développement des luminaires. Et des commandes d’État, comme le lampadaire Élysée de Ronald-Cecil Sportes pour François Mitterrand ou la lampe Brasilia pour l‘ambassade de France au Brésil (jusqu'au 27 mars, meublesetlumieres.com).

* La FIAC est à visiter en ligne, jusqu'au 7 mars, dans les viewing rooms où 208 galeries d’art moderne et contemporain et de design de 28 pays présentent leurs choix (fiac.com).

Caroline Chaine

Source : Le Quotidien du médecin