Romans de l’été (suite)

Le temps des enfants

Publié le 19/06/2012
Article réservé aux abonnés
1340068344358062_IMG_86147_HR.jpg

1340068344358062_IMG_86147_HR.jpg

1340068343355883_IMG_86145_HR.jpg

1340068343355883_IMG_86145_HR.jpg

1340068344358061_IMG_86146_HR.jpg

1340068344358061_IMG_86146_HR.jpg

1340068345358063_IMG_86148_HR.jpg

1340068345358063_IMG_86148_HR.jpg

1340068347358067_IMG_86152_HR.jpg

1340068347358067_IMG_86152_HR.jpg

1340068346358070_IMG_86149_HR.jpg

1340068346358070_IMG_86149_HR.jpg

1340068348358069_IMG_86154_HR.jpg

1340068348358069_IMG_86154_HR.jpg

1340068346358064_IMG_86150_HR.jpg

1340068346358064_IMG_86150_HR.jpg

1340068347358065_IMG_86151_HR.jpg

1340068347358065_IMG_86151_HR.jpg

1340068348358068_IMG_86153_HR.jpg

1340068348358068_IMG_86153_HR.jpg

* Après la mort de sa mère à sa naissance, une petite fille est l’enjeu de deux espoirs : celui du père biologique, qui n’a que 17 ans, et celui d’un couple qui a entamé des démarches d’adoption depuis plusieurs années. Comment trancher entre les liens du sang et les liens du cœur ? « Tu seras notre enfant » (1), de Charity Norman, est un roman sur l’adoption dépourvu de tout manichéisme, avec, en toile de fond, la vie d’une paroisse dans la campagne anglaise.

* Nicholas Evans est évidemment l’auteur, en 1995, de « l’Homme qui murmurait à l’oreille des chevaux », et un dresseur de chevaux de cinéma joue un rôle important dans « les Blessures invisibles » (2), son cinquième roman. L’histoire de Tom, qui ne rêve que de cow-boys et d’Indiens dans le pensionnat où il est maltraité et qui, à Hollywood, où sa sœur aînée finit par l’emmener, connaît le même univers de cruauté et de mensonges. Un récit émouvant qui explore la violence cachée derrière le mythe de l’Ouest américain.

* Écrivain de science-fiction mais pas seulement, Michel Jeury poursuit sa série de romans au service des « petites gens » avec « la Métairie et le Château » (3), qui met en scène un garçon de 11 ans à la fin de la Grande Guerre.Pour lui, qui est partagé entre les magnifiques bois de Hautefage et le château où s’agitent les idées modernes et les progrès du nouveau siècle, l’ennemi est dans sa maison mais, en le chassant, il doit pour toujours dire adieu à l’enfance.

* Habituée des romans à succès, Anita Shreve fait, dans « Un jour après l’autre » (4), le portrait poignant et réaliste d’une famille brisée par l’alcoolisme d’une mère peu après la naissance de sa petite fille et sauvée par l’amour du père. Car, de mère en fille, l’histoire semble vouloir se répéter. Mais lorsque l’adolescente se met délibérément en danger, son père n’hésite pas, quoi qu’il lui en coûte, à réveiller le passé et à retourner vers sa femme.

(1) Belfond, 437 p., 21 euros.

(2) Albin Michel, 387 p., 22 euros.

(3) Robert Laffont, 353 p., 21 euros.

(4) Belfond, 338 p., 21 euros.

Histoires de stars

* Esther Freud (l’arrière petite-fille de Sigmund Freud) a déjà signé sept romans, mais, avant de se consacrer à la littérature, elle a voulu devenir actrice et elle est l’épouse d’un acteur. On comprend ainsi mieux pourquoi « la Bonne Étoile » (1) offre une peinture aussi prenante du milieu du spectacle. L’auteure s’attache aux pas de plusieurs apprentis comédiens très différents mais qui sont prêts à tout pour devenir des stars. Elle montre toutes les embûches qui les attendent dans un monde dominé par l’ambition, la vanité et les faux-semblants, la solitude du quotidien derrière le tape-à-l’œil des premières, et comment chacun s’accommode de la réalité après le rêve. Une comédie douce-amère très réussie.

* Le sport aussi a ses vedettes. C’est le cas d’Henry Skrimshander, star du baseball dans l’université du Wisconsin où il étudie. Jusqu’au jour où, après avoir raté un lancer facile, il remet en cause la brillante carrière à laquelle il était promis. Son destin, mais aussi celui de quatre autres personnes qui lui sont proches, prend alors un tournant décisif. Alors que les derniers matches de la saison approchent, chacun affronte ses espoirs et ses angoisses et ensemble ils vont s’aider à trouver leur voie et tisser de nouveaux liens. « L’Art du jeu » (2), le premier roman de Chad Harbach – qui, après des études à Harvard, a fondé et dirige une revue littéraire – a été couronné roman de l’année 2011 aux États-Unis.

* Être une star n’est pas le but de l’héroïne des « Règles du jeu » (3), mais il s’agit bien d’un roman sur l’ambition. Où Katey, fille d’émigrés russes de Brooklyn, dactylo le jour, dissimule soigneusement ses origines modestes et s’est fixé comme objectif de rejoindre un jour les cercles dorés de Manhattan. Elle y parviendra mais au prix de bien des compromis et de désillusions. Le sujet n’est pas nouveau mais Amor Towles – qui est issu du monde de la finance et qui a fait une entrée très remarquée outre-Atlantique avec ce premier roman – nous régale avec sa description du New York de la fin des années 1930 en pleine effervescence et ses personnages qui allient l’intelligence à l’esprit.

(1) Albin Michel, 430 p., 21,90 euros.

(2) JC Lattès, 672 p., 22 euros.

(3) Albin Michel, 504 p., 22,90 euros.

Le coin du rire

* Auteure anglaise reconnue pour sa fameuse série des « Accro du shopping », entre autres récits qui se sont de Madeleine Wickham. Pour signer « Cocktail Club » (1), elle ne fait pas dans le détail et utilise ses deux noms. L’histoire est celle de trois inséparables copines qui travaillent ensemble dans un grand magazine de mode et dont la routine de leurs existences respectives est remise en question par une série d’événements plus ou moins dramatiques, ce qu’on appelle les aléas de la vie. Rien de transcendant, mais des situations probables et des personnages qu’on a l’impression de connaître.

* Issue de la littérature enfantine, Emma Garcia s’est inspirée de sa propre expérience de trentenaire célibataire à Londres qui a été plaquée, s’en est remise, puis est tombée amoureuse et s’est mariée, pour écrire « Cœurs-brisés.com » (2). C’est donc l’histoire d’une Londonienne d’une trentaine d’années, etc., sauf que, pour ne pas tomber dans la déprime totale, elle imagine un site Internet où tous les cœurs en perdition comme elle pourraient trouver refuge et peut-être reprendre espoir. Dans l’air du temps.

* Concernant « Pourquoi pas ? » (3), il s’agit plutôt d’humour que de rire, d’humour anglais, bien sûr, puisque David Nicholls s’adonne à une satire de l’Angleterre thatchérienne, en même temps qu’il rend hommage à la culture pop des eighties. L’histoire retrace le désenchantement d’un garçon admis à l’université mais que son acné, ses vêtements démodés et sa pauvreté empêchent de s’intégrer et surtout de séduire la belle Alice. À moins que sa culture générale NE fasse de lui le candidat idéal pour participer au quiz télévisé local, « University Challenge ». Peut-on faire plier le destin ?

(1) Belfond, 298 p., 20,50 euros.

(2) MA éditions, 381 p., 18 euros.

(3) Belfond, 459 p., 22 euros.

MARTINE FRENEUIL

Source : Le Quotidien du Médecin: 9144