Un nouvel Instax et le retour de l'iconique M6

Les beaux jours de l’argentique

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Publié le 10/11/2022
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Après la musique et les disques vinyles, c’est au tour de la photo de regarder vers le passé, avec le retour, 20 ans après son retrait des ventes, de l’iconique M6 de Leica, à peine mis au goût du numérique.

Instax Mini Evo

Instax Mini Evo
Crédit photo : DR

Le retour de l’argentique a été préparé par l’engouement prononcé des jeunes générations Z et Y ultraconnectées pour les 33 tours et les platines au look vintage mais boostées à la technologie : le vinyle représente aujourd’hui 30 % des ventes de musique et ce chiffre ne cesse ne s’accroître. L’autre indice est bien sûr le succès de la photo instantanée, qui permet d’obtenir des photographies argentiques sans développement du film et tirage sur papier, vérifié depuis près de dix ans avec les appareils de Polaroid, Kodak et surtout Fujifilm, qui a capté l’essentiel du marché.

Avec un look résolument vintage, le dernier de la gamme Instax, l’Instax Mini Evo de Fujifilm est un intéressant hybride, doté d’un capteur de 5 Mpx et d’un écran LCD à l’arrière pour visualiser les photos et les sélectionner avant de les imprimer (86 x 54 mm). Misant sur un grand nombre d’options créatives, il permet aussi d’imprimer n’importe quelle photo stockée sur son smartphone et d’enregistrer les photos au format numérique (application IOS et Android, via une connexion Bluetooth). 199 €.

De son côté, Leica, fort de son aura jamais démentie depuis le début du XXIe siècle, avait tenté en 2016 de s’insérer dans le boom de l’instantané en produisant le Sofort ; ce fut un échec car, ne voulant pas prendre de risque, la firme avait simplement signé un appareil dont la fiche technique était un clone de l’Instax mini 90 Neo Classic de Fujifilm sorti en 2013 et qui était vendu deux fois plus cher (280 €). La démarche de la marque allemande est aujourd’hui différente, avec une nouvelle édition de son légendaire ancêtre argentique M6, lancé en 1984 et retiré du marché en 2002 après avoir été vendu à près de 10 000 exemplaires par an et qui est toujours recherché sur les marchés de l’occasion. Les changements sont peu nombreux mais significatifs. C’est ainsi que, sous le capot maintenant en laiton massif et rehaussé d’une laque noire résistant à l’abrasion, le télémètre Leica M avec un grossissement 0,72x s’impose toujours. Les surfaces optiques bénéficient d’un traitement de dernière génération pour être moins sensibles à la lumière parasite ; le posemètre a été revu et affiche un point rouge lorsque l’exposition est correctement réglée, en plus des deux flèches utilisées à l’origine ; le boîtier dispose désormais d’un indicateur d’usure de la pile… Une belle initiative que ce boîtier télémétrique numérique de Leica, qui comblera les aspirations de bien des jeunes amateurs de photographie… et susceptibles de débourser 5 050 €.

Mostefa Brahim

Source : Le Quotidien du médecin