De nouveaux lieux et des rénovations

Les musées toujours renouvelés

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Publié le 25/06/2021

Après la Bourse de Commerce-Pinault Collection, d’autres nouveaux musées et des espaces rénovés ouvrent leurs portes. La France est vraiment un pays de culture.

Carnavalet (Mucha, la bijouterie Fouquet)

Carnavalet (Mucha, la bijouterie Fouquet)
Crédit photo : PIERRE ANTOINE

À Paris, le Grand Palais Éphémère, réalisation grandiose de l’architecte Wilmotte (10 000 m2 sans aucun poteau, maintenu par 44 arches), va se substituer, sur le Champ-de-Mars, au Grand Palais en travaux. Jusqu'en 2024, il accueillera les manifestations les plus diverses, salons, défilés de mode, expositions et manifestations sportives lors des jeux Olympiques de 2024. Après quoi il devrait être démonté, sauf si, comme sa voisine la Tour Eiffel, on décide de le conserver.

Riche de 625 000 œuvres, le musée Carnavalet-Histoire de Paris rouvre après quatre ans de travaux avec un parcours fluide, de la Préhistoire à nos jours, incluant désormais le Moyen Âge, la Renaissance et la période de 1910 à aujourd'hui. Peintures, sculptures, meubles, enseignes, photographies, maquettes…, et les fameuses period rooms (reconstitutions d'un décor intérieur), comme la bijouterie Fouquet réalisée en 1901 par Alfonse Mucha ou la chambre de Marcel Proust, contribuent à faire de cet hôtel habité par la Marquise de Sévigné le témoin unique de l’histoire de la ville, avec en particulier une très riche collection sur la Révolution. Pour l'exposition inaugurale, le photographe Henri Cartier-Bresson, qui a arpenté toute sa vie les rues de la capitale et a fixé ses grands événements, dont la Libération en août 1944 et Mai 68 (jusqu'au 31 octobre, carnavalet.paris.fr).

L’architecture contemporaine se glisse aussi dans des bâtiments historiques. L’Hôtel de la Marine, construit au XVIIIe siècle par Ange-Jacques Gabriel, premier architecte du roi Louis XV, ouvre ses espaces des XVIII et XIXes aux décors somptueux, sa loggia sur la place de la Concorde et, dans la cour d’honneur, la verrière transparente de l’architecte Hugh Dutton (hotel-de-la-marine.paris). La Samaritaine, fondée en 1870, rouvre le 19 juin après 15 ans de travaux qui préservent ses décors Art nouveau et Art Déco. Elle s’enrichit d’une nouvelle façade de verre du cabinet d’architectes Sanaa sur la rue de Rivoli. À sa vocation de grand magasin s’ajoutent un hôtel, des logements sociaux, une crèche et des bureaux.

La Maison de Victor Hugo, pour sa réouverture, expose une sélection de 200 dessins du maître, couvrant 50 ans de création. Liberté et inventivité pour cet autodidacte qui se fait tour à tour poète, citoyen engagé sous la Commune, amoureux au cours de ses voyages estivaux avec Juliette Drouet, sa première collectionneuse, et grand-père attentionné. Il associe la gomme, le lavis, le fusain pour des effets tour à tour poétique ou dramatique (jusqu'au 21 novembre, maisonsvictorhugo.paris.fr). Le Musée de la Chasse, agrandi avec un deuxième étage qui interroge les questions écologiques et environnementales, accueille l’artiste contemporain Damien Deroubaix, avec sa grotte autour d’une collection de 300 figurines zoomorphes antiques. L’animal y est roi, avec un regard contemporain qui touche à la magie et au sacré (jusqu'au 31 octobre, chassenature.org).

À Deauville, le couvent des Franciscaines, rénové par Alain Moatti, devient un musée, une médiathèque et une salle de spectacle. Le fonds de la collection d’art provient de la donation du peintre de marine André Hambourg (1909-1999), avec des œuvres de Marie Laurencin, Foujita, Van Dongen et Derain ; s’y ajoute un fonds de plus de 1 000 photos figuratives de Normandie (jusqu'au 18 septembre, lesfranciscaines.fr).

L’Abbaye royale de Fontevraud, après avoir été une des plus importantes cités monastiques du Moyen Âge et une prison, devient un centre culturel contemporain avec la donation Martine et Léon Cligman d’art figuratif du XXe siècle. Désormais, les sépultures des Plantagenets voisinent avec Derain, Buffet, Soutine, Richier, des antiquités et des objets extra-européens (fontevraud.fr).

Au Château du Clos Lucé, dernière demeure de Léonard de Vinci à l’invitation du François Ier, un dispositif de projection immersive installé dans de nouvelles galeries, permet d’entrer dans le processus créatif du maître (vinci-closluce.com).

Caroline Chaine
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Source : Le Quotidien du médecin