Notes sur la musique

* L’opéra est un genre inépuisable. « L’Univers de l’opéra » (1) est un nouvel ouvrage ambitieux qui, sous la forme d’un dictionnaire de quelque 2 000 entrées, s’efforce de faire le tour le plus complet possible du genre lyrique. Les articles, rédigés par 13 spécialistes placés sous la direction de Bertrand Dermoncourt, directeur de la rédaction de « Classica », sont consacrés aux principales œuvres du répertoire, aux différents genres (grand opéra, opéra-comique, opérette, comédies musicales américaines…), à ceux qui font l’opéra (compositeurs, auteurs, chanteurs, metteurs en scène…), aux pays, villes et festivals qui accueillent des représentations, aux termes techniques, aux grandes synthèses historiques, mythologiques et sociologiques, sans oublier les enregistrements, captations, publications et cinéma… De quoi satisfaire la curiosité de chacun.

* Olivier Bellamy, qui intervient chaque jour sur Radio Classique et à qui l’on doit une biographie capitale de Martha Argerich, publie un « Entretien avec Wolfgang A. Mozart » (2) ! Il s’agit en fait d’une interview audacieuse, composée de questions fictives du journaliste musical et de réponses authentiques du compositeur. L’entretien se déroule à Vienne, en 1791, alors que Mozart vient d’achever l’écriture de « la Flûte enchantée » et qu’il ne lui reste plus que neuf semaines à vivre. Le portrait qui se dessine est celui d’un génie qui n’est jamais intimidant.

* « Du rock & des marques. Musique, pub et passion » (3) est, a priori, l’itinéraire d’un producteur de musique et professionnel de la communication. Écrit par l’intéressé, Alexandre Sap, le livre joue sur toutes les octaves et nous entraîne à un rythme endiablé dans un univers musical, cosmopolite et multiple. Rappelons qu’Alexandre Sap est celui qui, au lieu de considérer la musique comme une pièce rapportée dans un spot publicitaire, l’a intégrée au cœur même de la stratégie de communication des marques, pour en faire le vecteur essentiel de leur message.

* Est-il possible de s’initier à la lecture des notes avec plaisir ? Oui, répond Alain Stoffen, dont la méthode, divulguée dans « Lire la musique en un clin d’œil » (4) est l’aboutissement de plusieurs années d’enseignement comme professeur de piano. Après nous avoir introduits dans les secrets de l’écriture musicale, qui donnent les clés indispensables, le pédagogue assure que cinq à dix minutes d’exercices quotidiens suffisent pour une lire les notes en clé de sol et en clé de fa (4^e ligne). Pour tous les amateurs de musique rebutés par le solfège.

* Dans cette polyphonie d’incitation à la musique le roman n’est pas en reste. On découvre ainsi « Que Viva la Musica ! » (5), l’un des chefs-d’œuvre de la littérature latino-américaine. Son auteur, Andrés Caicedo, considéré comme le Rimbaud des lettres colombiennes, s’est suicidé en 1977 à l’âge de 25 ans. À travers l’histoire de Maria, une petite-bourgeoise de 17 ans qui envoie valser le conformisme de son milieu et se « jette à la nuit » à force de rock et de salsa, de cocaïne, acides et autres champignons hallucinogènes, Andrés Caicedo donne une ode sensuelle à la musique, à la danse et à la ville de Cali.

(1) Robert Laffont, coll. Bouquins, 1 210 p., 32 euros.

(2) Plon, 140 p., 13 euros.

(3) Maxima Laurent du Mesnil Editeur, 173 p., 24,80 euros.

(4) Alain Stofen, 233 p., 19 euros.

(5) Belfond, 253 p., 19,50 euros.